Arche de Zoé: inculpation à N’Djamena d’un autre intermédiaire tchadien – Afp

Un intermédiaire tchadien de L’Arche de Zoé, Mahamat Eritero, qui n’avait pas été jugé devant la cour criminelle de N’Djamena, a été inculpé à son tour par la justice tchadienne pour complicité de tentative d’enlèvement d’enfants, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Mahamat Eritero avait été entendu comme simple témoin lors du procès fin décembre des six membres français de cette association condamnés à 8 ans de travaux forcés pour avoir voulu emmener du Tchad en France 103 enfants.

Il s’était alors présenté comme simple chauffeur employé par L’Arche de Zoé pour convoyer une quinzaine d’enfants de Tiné, une localité tchadienne proche de la frontière soudanaise, à Abéché, la ville la plus importante de l’est du Tchad d’où les enfants devaient prendre l’avion pour la France.

Le président de l’association française, Eric Breteau avait affirmé au cours du procès que Mahamat Eritero était le « principal intermédiaire » pour recruter les enfants à Tiné, ce que l’intéressé avait nié.

Le procureur général Beassoum Ben Ngassoro avait néanmoins ordonné son interpellation à l’audience.

Le nouvel inculpé, un ancien colonel de l’armée tchadienne, a été mis sous mandat de dépôt et écroué à la maison d’arrêt de N’Djamena, selon cette source.

Si le juge d’instruction décide de le renvoyer devant un tribunal correctionnel, il encourt de 5 à 10 ans d’emprisonnement, mais s’il est renvoyé devant la Cour criminelle de N’Djamena, comme les autres accusés déjà jugés, il risque de 5 à 20 ans de travaux forcés.

Les six condamnés français avaient affirmé lors de leur procès qu’ils croyaient que les 103 enfants étaient des « orphelins du Darfour« , région soudanaise voisine en guerre civile, ce qui s’est avéré faux pour la quasi-totalité d’entre eux.

Les six Français, qui ont depuis été transférés en France pour y purger leur peine conformément à une convention judiciaire franco-tchadienne, ont accusé les intermédiaires locaux de leur avoir « menti » sur la filiation et la nationalité des enfants.

Lors du même procès, un Tchadien et un Soudanais ont été condamnés à 4 ans de prison pour complicité, tandis que deux autres Tchadiens ont été acquittés.


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