L’Eufor se déploiera à la mi-février dans l’est du Tchad – Reuters
L’Union européenne dispose désormais des moyens nécessaires au déploiement à la mi-février des troupes de l’Eufor, la mission qui doit prendre position dans l’Est du Tchad, ont indiqué des diplomates.
Une « conférence de génération de forces« , qui s’est réunie à Bruxelles après que la France eut annoncé jeudi qu’elle allait fournir des hélicoptères et des moyens de transport de troupes à l’Eufor, s’est enfin soldée par un succès.
« Même si le processus a duré plus longtemps que prévu, il y a eu une conclusion heureuse« , a déclaré dans un communiqué le ministre irlandais de la Défense, Willie O’Dea, qui enverra 400 hommes. « Je suis donc soulagé que (les Etats membres) aient été en mesure de répondre positivement à la crise au Tchad. »
Selon des diplomates, la France, la Pologne et la Belgique ont fait des offres qui sont pour l’instant suffisantes en matière de transport de troupes, même si l’ensemble des moyens demandés pour l’opération n’ont visiblement pas été obtenus.
« Des efforts ont été faits au moins pour le lancement initial« , a expliqué l’un d’eux. « Si l’opération est appelée à durer, il pourrait y avoir d’autres contributions. »
Le ministre français de la Défense, Hervé Morin, devait donner une conférence de presse à Paris vendredi dans la soirée pour préciser la portée exacte de la contribution française.
Le général irlandais Patrick Nash, qui commandera l’opération, avait fait savoir qu’il l’annulerait si la vie de ses hommes étaient mise en danger par absence de moyens.
L’Eufor comptera 3.700 hommes chargés de protéger civils, réfugiés et personnel humanitaire dans une région gagnée par les troubles du Darfour voisin, au Soudan.
En termes d’hommes, le compte y est depuis longtemps: une dizaine de pays, dont la France, fourniront troupes et matériel.
Mais il manquait des moyens de transport de troupes – des avions et une dizaine d’hélicoptères, indispensables aux opérations dans ce terrain désertique.
Des contacts ont été noués des pays tiers, comme l’Ukraine et les pays nordiques, pour obtenir les moyens nécessaires, mais ils n’ont pas été couronnés de succès. L’Allemagne et le Royaume-Uni ont rechigné à financer ces moyens de transport.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a donné son aval fin septembre au déploiement de quelque 4.000 hommes au Tchad et en République centrafricaine, touchés par la crise du Darfour.
L’Onu a recensé quelque 400.000 réfugiés soudanais et déplacés tchadiens au Tchad, principalement dans l’Est.
Yves Clarisse