Tchad: l’avancée rebelle peut retarder l’Eufor, pas la perturber (général) – Afp

Le déploiement de la force européenne au Tchad et en Centrafrique pourrait être retardé de quelques jours par l’avancée rebelle vers N’Djamena, mais cette offensive ne concerne pas directement les militaires européens, a déclaré jeudi leur commandant sur le terrain.

« Le déploiement de l’Eufor peut être retardé parce que clairement l’emploi de la voie terrestre pour déplacer la logistique va être retardé », a affirmé le général français Jean-Philippe Ganascia lors d’une conférence de presse à N’Djamena, donnant le coup d’envoi local à cette force qui disposera d’ici fin mai de 3.700 hommes.


Il a évoqué un « délai de quelques jours ».

« Le déploiement de principe de la force, son calendrier (…) ne seront pas perturbés par les actions militaires qui ne les concernent pas directement », a-t-il ajouté.

Une colonne de 300 véhicules de rebelles hostiles au président tchadien Idriss Deby Itno avance depuis le début de la semaine vers N’Djamena, et se trouve à moins de 300 km de la capitale.

Le mandat de l’Eufor sera de protéger les réfugiés soudanais du Darfour voisin et les déplacés internes tchadiens et centrafricains dans l’est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique, soit 450.000 personnes, ainsi que les civils, les humanitaires et le personnel des Nations unies.

« Je ne serai concerné (par des actions rebelles comme celle de cette semaine) que si lors de leur passage, ils menacent ou attaquent la population (…), les organisations non gouvernementales (…) ou le personnel de l’ONU », a expliqué le général Ganascia, qui commandera la force depuis Abéché, principale ville de l’est tchadien.

« Je ne connais ni rebelles, ni ethnies, ni bandits, ni déserteurs, ni je ne sais quoi », a-t-il lancé à la presse. « Je ne connais que des gens qui entreront dans un cercle de violence et ceux-là, quels qu’ils soient, d’où qu’ils viennent, prennent le risque d’affronter la force et croyez-moi, je prendrai le risque de les affronter », a-t-il insisté.

Le général a assuré que « tous les moyens militaires (pourraient) être employés (…) sans aucune réserve ».

L’Eufor, qui comprend 14 pays de l’Union européenne (UE) mais dont la France, avec 2.100 hommes, formera l’ossature, doit atteindre d’ici début mars sa « capacité opérationnelle initiale », moment à compter duquel débute le mandat d’un an que lui a accordé l’ONU.

Une centaine d’éléments sont déjà au Tchad, et le déploiement sera très progressif dans les prochaines semaines, pour s’achever complètement fin mai, avant la saison des pluies.


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