Communiqué de presse: Le FAR/PF ne signe pas l’accord électoral dénommé pompeusement
accord politique en vue du renforcement du processus démocratique au Tchad
Nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale que l’accord électoral que nous appelons de tous nos vœux en attendant un accord politique de paix globale et définitive est vidé de tout son sens.
En effet, nous avons, comme tant d’autres Tchadiens de bonne volonté, œuvré pour la tenue d’un dialogue inclusif au Tchad afin de parvenir à la paix totale dans notre pays. C’est ainsi que les Nations-Unies par la voix de son représentant au Tchad, l’Union Africaine, la Francophonie et nombre de pays amis ont tenté, à leur corps défendant, d’obtenir ce dialogue inclusif de paix. Mais, malheureusement, les ennemis du Tchad se sont dressés comme un seul homme pour barrer la route à toutes ces initiatives louables. Ces ennemis, disons-nous, ont tout mis en œuvre pour faire échouer toutes ces initiatives, les unes après les autres.
C’est dans cette ambiance des frustrations créées de toutes pièces que l’Union Européenne a pris le bâton de pèlerin pour entreprendre des démarches auprès de nous et la Cpdc d’une part et d’autre part auprès du Mps et ses alliés pour parvenir à nous faire asseoir autour d’une seule et même table en vue de discuter la réforme du code électoral, des lois portant création, composition et fonctionnement de la Céni et de la Cnre, du Conseil constitutionnel, de la Cour suprême, du Haut conseil de la Communication etc.
Le Mps et ses alliés qui boudaient les réunions tenues au siège de l’Union Européenne ont compris l’enjeu et nous ont rejoint en janvier 2007. Presque quatre mois de discussions stériles pour parvenir, le 14 avril 2007, au premier débat sur l’essentiel. Le 24 avril 2007, dix jours à peine, la Cpdc, par la voix de M. Jean Alingué, et le Mps se livrent à des manœuvres malhonnêtes à notre égard. Après avoir accepté notre présence au sein du Comité de rédaction, ils s’entendent sur notre dos pour remettre en cause la composition du Comité de rédaction articulée comme suit : deux représentants du Mps et de ses alliés (MM. Mahamat Hissein et Djasnabaille), deux représentants de la Cpdc (MM. Jean Alingué et Salibou Garba) et MM. Ngarlejy Yorongar et Nasra Djimasngar nous représentent. Les quatre compères s’allient ainsi, pour le besoin de la cause, avec les représentants de l’Union Européenne qui assurent le secrétariat pour nous frustrer. Devant ce complot, nous avons écrit successivement deux lettres dont celle du 27 avril 2007 adressée aux participants à la négociation et une deuxième lettre en date du 29 avril 2007 adressée à M. Jean Alingué, Président du Comité de rédaction, lettres restées sans suite et qui, plus est, ne sont pas distribuées au membres de la plénière (lire les pages 72 à 75 du rapport général du dialogue politique et nos deux lettre suscitées pour se rendre à l’évidence de ce complot ourdi par la l’Union Européenne, la Cpdc et le Mps).
En dehors de la composition paritaire de la Céni, du recensement électoral, des urnes transparentes, des bulletins uniques, aucune réforme de taille n’a été obtenue au cours de cette négociation. Ce qui préoccupe la Cpdc, c’est son entrée dans le gouvernement. En effet, la traversée du désert des membres de la Cpdc est très dure et très longue. C’est pourquoi, il faut entrer très rapidement au gouvernement. C’est devant ce complot que nous avons décidé de suspendre notre participation aux travaux du Comité de rédaction. Celui-ci par la voix de son Président Jean Alingué interdit au secrétariat de distribuer notre courrier aux participants à la plénière et de nous envoyer les documents de travail tels que les invitations, les procès-verbaux de ses travaux et ceux de la plénière.
M. Jean Alingué, qui rêve de redevenir premier Ministre, roule la mécanique pour obtenir de M. Desesquelles un appui auprès de M. Idriss Déby pour parvenir à réaliser son rêve en échange des manœuvres tendant à nous écarter de cette négociation parce que nous sommes le seul parti à refuser la caporalisation de M. Desesquelles. Pour nous, nous ne nous réunissons pas pour nous partager le gâteau mais pour amorcer un processus électoral qui déboucherait sur une paix définitive et totale au Tchad par un dialogue inclusif. En effet, M. Gilles Desesquelles, Délégué de l’Union Européenne se trompe d’époque (esclavage et colonisation et de lieu (Togo d’où il vient). Comme ceux qui sont de sa gent, il considère encore les Africains notamment des Tchadiens moins que ses chiens. En effet, il se permet d’interdire la discussion sur le dialogue inclusif. Après notre suspension des travaux du Comité, il réussit à faire revenir sur le recensement général de la population confié à la Céni, recensement sans lequel sont impossibles le découpage électoral et administratif, la détermination du nombre des députés, des conseillers régionaux, départementaux et municipaux etc.
M. Jean Alingué est de la gent de ces hommes qui se disent croyants en Dieu, prient matin, midi et soir, prient avant tous les repas, prient et passent leur temps à prêcher les Saintes Ecritures dans des maisons de culte de Dieu, pour finir par cacher hypocritement leurs méchancetés, leurs vices et leurs péchés par la Bible placée sous leurs aisselles. Toujours prêts à renier leur foi pour sauver leurs intérêts mesquins et à se prostituer pour un repas de lentilles.
Après tant de crises de confiance qui règnent au sein de la classe politique tchadienne notamment entre le chef de l’Etat et les leaders des partis politiques alliés comme de l’opposition, les rebelles et même la société civile, il n’est pas tout d’obtenir la composition paritaire de la Céni au cours de cette négociation comme étant la preuve de confiance pour barrer la route à d’autres réformes profondes est une litote. La confiance se mérite. Il est dit que la confiance n’exclut pas le contrôle. Si nous devons diminuer sensiblement la possibilité de rééditer les fraudes électorales qui ont émaillé toutes les élections au Tchad depuis 1996, nous devons prendre les taureaux par les cornes en réformant également les lois relatives au conseil constitutionnel, au Haut conseil de la Communication, à la Cour suprême, au vote des tchadiens de l’étranger par sa suspension en attendant de recenser ces derniers conformément au code de nationalité tchadienne etc. Rappelons, qu’en 2001, la CNRE a estimé à plus de 3 millions d’électeurs tchadiens vivant Soudan et au Soudan seul. Comme quoi, le ridicule ne tue pas dans notre pays. De même, en 2000, plusieurs lois relatives aux élections ont été initiées par le gouvernement de la démocratie consensuelle et participative (DCP), gouvernement au sein duquel participent l’Urd, le Rdp, l’Udr, le Pld, And. Ces lois sont adoptées par l’Assemblée Nationale cogérée par les mêmes partis représentés par M. Kamougué Président du Parlement, les Ministres Kebzabo, Ibni Oumar, Salibou Garba etc. Parmi ces lois, il y a lieu de relever les lois portant respectivement code électoral, création de la commission nationale électorale indépendante, statuts des collectivités territoriales, découpage administratif, découpage électoral et administratif, création de la commission nationale du recensement électoral (Cnre) etc.
A cette époque là, nous sommes insurgé contre toutes ces lois en relevant leur caractère scélérat, source des fraudes électorales. Mais, personne parmi les membres de la CPDC actuelle n’a entendu raison. Et il a fallu qu’ils en soient eux-mêmes victimes de leurs propres turpitudes lors des présidentielles de 2001 et des législatives de 2002 pour que, tous comme un seul homme, nous donnent raison en dénonçant ces lois et les fraudes qui en résultent. Alors qu’ils les avaient défendues becs et ongles, ils exigent leurs profondes réformes. Et pourtant en 2000, nous leur avions dit que ces lois sont des pièges à con. En acceptant, grâce à l’Union Européenne, de nous asseoir autour d’une table avec le nous pour négocier la réforme de ces lois, les ex-alliés du Mps mués en Cpdc, savent pertinemment que les organes qui sont les fossoyeurs de la démocratie tchadienne sont notamment la Céni, la Cnre, le Conseil constitutionnel, le Haut Conseil de la communication, les autorités administratives, militaires et traditionnelles, le vote des nomades et des Tchadiens de l’étranger etc.
Par conséquent, le Mps et la Cpdc doivent savoir que tant et aussi longtemps que des profondes réformes de ces organes et lois ne sont pas obtenues, l’organisation des élections transparentes ne sera, encore une fois, que leurre. Rappelez-vous tout simplement que quand la Céni peut déclarer provisoirement élus des candidats des autres partis aux différentes élections, mais le Conseil constitutionnel dont tous les membres sont des militants du Mps et qui a le dernier mot peut remplacer ces élus par des candidats battus du parti au pouvoir. Rappelons qu’après le premier tour de la présidentielle de 2001, la Céni a-t-il pas par la voix de son Président, M. Yokabdjim Mandigui, déclaré publiquement, au cours d’une conférence de presse, que, «les candidats Idriss Déby et Ngarlejy Yorongar sont au coude à coude au premier tour et qu’au sein de la Céni, nous sommes en train de travailler pour le second tour…» ?. Mais, le soir venu, la même Céni déclare qu’elle s’est trompée et que c’est le candidat-Président, Idriss Déby, qui est «élu, dès le premier tour …». Dans sa lancée, aux élections législatives de 2002, le conseil constitutionnel a transformé les candidats du Mps battus en candidats élus en lieu et place des candidats des autres partis politiques incontestablement élus
Quoi qu’il en soit, seul un dialogue inclusif réclamé par les Tchadiens dans leur ensemble peut ramener la paix au Tchad. S’y soustraire comme le font la Cpdc et le Mps équivaut à un crime contre l’humanité. A un génocide encouragé au Tchad. Les membres de la Cpdc, les dirigeants du Mps et M. Gilles Desesquelles doivent le savoir.
Cet accord a essentiellement pour but le retour des ex-alliés du Mps aux râteliers.
Toutefois, en ce qui nous concerne, nous allons proposer un plan de paix que nous soumettrons au chef de l’Etat, M. Idriss Déby, aux rebelles du nord (Mdjt), de l’est, de l’ouest et du sud ainsi qu’à M. Goukouni et ses alliés, aux opposants de Cotonou, à la société civile et au front du refus composé des partis politiques qui refusent de signer ledit accord de N’Djaména.
N’Djaména, le 13 août 2007
P. Le FAR/PF,
Le Coordinateur Exécutif Fédéral,
Le Député Fédéraliste Ngarlejy Yorongar