Tchad: l’opposition accuse la Céni de bloquer le processus électoral – Rfi
Au Tchad, l’opposition est très remontée contre la Commission électorale nationale indépendante au sujet de la désignation de ses représentants dans les démembrements. L’opposition accuse la Céni de ne pas tenir compte de ses observations et menace de bloquer le processus devant mener aux élections législatives et présidentielle.
L’opposition tchadienne est vent debout contre la Commission nationale électorale indépendante après la publication de la décision nommant les membres de l’organe électoral aux niveaux régional, départemental et sous-préfectoral. En fait, la Céni a décidé de ne pas suivre les injonctions de l’opposition, qui conteste l’attribution des sièges à des partis qu’elle accuse d’être plutôt de la majorité au pouvoir.
« La Céni a publié cette décision sans la représentation de l’opposition dans ces zones là. Vous prenez la région par exemple du chef de l’Etat où l’opposition est pourchassée, personne ne peut aller siéger au nom de l’opposition et nous sommes en discussion avec les autorités pour savoir dans quelle mesure nos militants doivent être en sécurité. Aussi, dans certains endroits, vous trouvez que la société civile n’est pas représentée. Non seulement cette décision est illégale mais elle est incomplète », estime Brice Guedmbaye Mbaïmon, qui s’exprime pour le compte des partis, réunis autour du chef de file de l’opposition.
La Céni a pour sa part écrit au chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo, lui indiquant que la désignation des représentants dans les démembrements ne relève pas de sa compétence. C’est une affaire de partis qui s’en sont occupés au sein du cadre national de dialogue politique, un organe paritaire où opposition et majorité discutent des questions politiques. La réponse de la Céni ouvre de nouveau le débat sur les critères de désignation de ses représentants. Une chose est sure, le processus électoral, déjà très en retard, sera encore ralenti.