Idriss Deby, un président sous influence dans le secteur pétrolier – Africa Energy

Le chef de l’Etat tchadien n’obtient qu’un seul son de cloche sur ce secteur clé de l’économie. Tous ses proches se sont coalisés pour lui porter la « bonne parole »… qui les arrange bien.

Si la lucidité d’Idriss Deby sur les questions sécuritaires (Boko Haram, Mali, Centrafrique) est saluée par la France et les Etats-Unis, le président tchadien a désormais totalement perdu la main sur le secteur pétrolier. Son épouse, Hinda Acyl Ahmat, a formé avec l’ancien patron de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) Mahamat Kasser Youssous et le ministre du pétrole, Djerassem le Bemadjiel, une petite équipe qui informe le chef de l’Etat de manière concertée pour faire davantage d’affaires.

Le conseiller pétrole, mines et énergie à la présidence Ateib Abdessalam ( ancien d’Exxon), le directeur général de la SHT (et ancien directeur de cabinet adjoint du président) Ngote Gali Koutou, le président du conseil d’administration de la SHT et secrétaire général adjoint à la présidence Ahmet Didda Mahamat, ainsi que le directeur adjoint de la SHT Adoum Goudja sont tous sur la même ligne : ils contrôlent les affaires pétrolières, ne faisant remonter que ce que l’épouse d’idriss Deby veut qu’il sache. Le secteur – très rentable – du trading, où l’interlocuteur privilégié du Tchad est Glencore, est également tombé sous la coupe de cette petite équipe. Cette dernière a notamment négocié l’année dernière le prêt de 1,4 milliard de dollars octroyé par le trader britannique à l’Etat pour que celui-ci rachète les 25% de Chevron dans les gisements de Doba (opérés par Exxon).

Le ministère du pétrole continue par ailleurs d’avoir très souvent recours au cabinet de conseil camerounais CAC International, dirigé depuis Douala par Jérome Minlend, afin de s’occuper de tous les aspects techniques et contractuels du secteur pétrolier.