Tchad: l’opposant Lol Mahamat Choua est un "prisonnier de guerre" – Afp
Le gouvernement tchadien considère l’opposant Lol Mahamat Choua, arrêté début février après la bataille de N’Djamena, comme « un prisonnier de guerre« , qui « ne sera pas libéré tant que la justice n’aura pas clarifié sa situation« , a déclaré jeudi à l’AFP le chef de la diplomatie tchadienne Ahmad Allam-Mi.
« Lol est considéré comme un prisonnier de guerre. Il a été pris sur le champ de bataille« , a déclaré M. Allam-Mi, interrogé par téléphone à l’issue d’une réunion de l’Organisation internationale de la Francophonie à Paris.
L’ancien chef de l’Etat tchadien Lol Mahamat Choua a été enlevé chez lui dans la foulée de l’attaque ratée des rebelles tchadiens sur N’Djamena. « Il y avait des rebelles dans son voisinage, nous savons qu’il y avait des conciliabules entre eux », a affirmé le ministre.
« Nous sommes actuellement dans une situation d’exception. On ne va pas le libérer tant que le pouvoir judiciaire n’aura pas clarifié sa situation« , a-t-il dit.
Interrogé sur le sort de deux autres opposants tchadiens, disparus depuis le 3 février, M. Allam-Mi a répété que le gouvernement avait mis en place une commission d’enquête pour les retrouver, et démenti une nouvelle fois toute responsabilité des autorités tchadiennes.
Il s’agit d’Ibni Oumar Mahamat Saleh, porte-parole de la principale coalition de l’opposition tchadienne et du député fédéraliste Ngarlejy Yorongar.
« C’est vrai qu’il y a des disparus. Nous nous en préoccupons« , a-t-il dit.
Lol Mahamat Choua est le seul des trois opposants enlevés à avoir été localisé et vu par l’ambassadeur de France puis par le chef de la délégation de la Commission européenne au Tchad, qui l’a trouvé en « bonne santé« .
Interrogé sur le climat de psychose qui, selon des activistes et militants des droits de l’Homme, règne dans la capitale, le ministre a répondu: « il n’y a pas de chasse aux sorcières à N’Djamena. C’est de la propagande pour nuire aux institutions légitimes du Tchad« .
Plusieurs militants tchadiens mais aussi des organisations internationales comme Amnesty International ou Reporters Sans Frontières se sont inquiétés de la répression à N’Djamena après l’offensive ratée des rebelles.
« Nous n’avons aucune volonté politique d’arrêter qui que ce soit« , a déclaré M. Allam-Mi.
Il a par ailleurs nuancé ses déclarations faites plus tôt dans la journée à Bruxelles sur des « négociations » entre le gouvernement et les rebelles. « Il n’y a pas de négociations. Nous sommes prêts à avoir des contacts avec ceux (des rebelles) qui sont d’accord pour appliquer l’accord de paix de Syrte« , signé le 25 octobre en Libye par le gouvernement tchadien et les quatre principaux groupes rebelles.
Le chef de la diplomatie tchadienne, le ministre de la Justice et celui des Finances effectuent depuis mercredi une tournée qui les a menés en Belgique et en France, pour « rassurer leurs partenaires » et « clarifier certains points« , selon M. Allam-Mi.