Tchad : N’Djamena confirme la "réapparition" d’un deuxième opposant disparu – Afp
Le ministre tchadien de l’Intérieur et de la Sécurité Ahmat Bachir a confirmé vendredi que l’opposant Yorongar Ngarlejy, disparu depuis début février, était réapparu à son domicile.
« Je vous annonce que Monsieur Yorongar Ngarlejy a fait son apparition jeudi soir à son domicile de Moursal » a indiqué le ministre au cours d’un point de presse, confirmant les propos tenus par le ministre des Affaires étrangères Ahmad Allam-Mi à Paris un peu plus tôt dans la journée.
« Il (Yorongar) a été identifié par les éléments chargés de le rechercher ainsi que par des témoins du quartier« , a-t-il poursuivi.
« Toutes les personnalités censées portées disparues réapparaissent curieusement d’eux mêmes comme par hasard« , a ironisé le ministre.
« Lol Mahamat Choua a été retrouvé en flagrant délit avec les mercenaires et se trouve entre les mains de la police judiciaire pour le besoin de l’enquête« , a-t-il affirmé, concernant l’ancien chef de l’Etat tchadien.
Il avait été arrêté et porté disparu pendant plusieurs jours avant que les autorités tchadiennes le retrouvent « vivant » et reconnaissent qu’il est détenu.
Le sort du troisième opposant de renom disparu, le porte-parole de la principale coalition de l’opposition Ibni Oumar Mahamat Saleh n’est toujours pas connu.
« Les recherches concernant les autres personnalités cachées ou en voyage se poursuivent« , a indiqué M. Bachir.
Lol Mahamet Choua, le député fédéraliste Yorongar Ngarlejy et Ibni Oumar Mahamat Saleh sont les symboles de l’accord du 13 août signé avec le pouvoir sous l’égide de l’Union européenne, paraphé par la France et les Etats-Unis. Ce texte est censé favoriser la démocratisation et l’émergence d’un Etat de droit à l’horizon 2009, et sortir ainsi le pays de la logique de guerre qui le déchire depuis trente ans.
Selon leur entourage et des organisations internationales de défense des droits de l’Homme, les opposants avaient été arrêtés à N’Djamena par la garde présidentielle le 3 février à la fin de l’attaque rebelle dans N’Djamena, contre le président Idriss Deby Itno, qui avait été repoussée par l’armée.
De nombreux opposants ont fui la capitale.