Tchad: l’état d’urgence prorogé pour quinze jours – Afp
L’Assemblée nationale tchadienne a prorogé vendredi pour quinze jours, jusqu’au 15 mars, l’état d’urgence décrété sur tout le territoire du Tchad après l’attaque ratée menée début février par des rebelles à N’Djamena, selon un correspondant de l’AFP.
Dans un parlement dominé par le Mouvement patriotique du Salut (MPS) du président Idriss Deby Itno, 90 députés ont voté en faveur de la mesure proposée par le gouvernement, et cinq se sont abstenus, lors d’une consultation à mains levées.
Les députés de l’opposition présents ont refusé de participer au vote.
Le président Deby avait décrété l’état d’urgence pour une première période de deux semaines, à compter du 15 février, douze jours après avoir failli être renversé par des rebelles tchadiens venus du Soudan dont l’offensive a été repoussée in extremis avec le soutien de la France.
Selon cette mesure d’exception, « les gouverneurs des régions doivent mobiliser tous les moyens humains et matériels disponibles en vue de ramener l’ordre public« . L’état d’urgence prévoit aussi l’instauration d’un couvre-feu de 00H00 à 06H00 et le « contrôle (de) la circulation des personnes et des véhicules« .
Enfin, l’état d’urgence autorise « les perquisitions à domicile et le contrôle de la presse publique et privée« , c’est-à-dire la censure préalable des médias.
Les autorités tchadiennes sont pointées du doigt par plusieurs organisations internationales des droits de l’Homme qui les accusent d’avoir arrêté, le 3 février à l’issue de l’attaque rebelle, des dirigeants de l’opposition dont deux, Ngarlejy Yorongar et Ibni Oumar Mahamat Saleh, sont depuis portés « disparus« .
Le président Deby nie savoir où ils se trouvent et a promis à son homologue français Nicolas Sarkozy, de passage mercredi à N’Djamena, d’ouvrir une « enquête internationale« .
Lors de sa brève visite, le chef de l’Etat français a estimé que le gouvernement tchadien ne pouvait pas « se permettre de faire n’importe quoi ».