La différence entre promouvoir une langue et communiquer en une langue.

 

A Davos, le président français a parlé en anglais la majeure partie de son intervention ; choquant ? Pas du tout ! Sauf pour les colonisés culturels. Le président français veut faire passer son message, sans subir les distorsions de traduction, à un auditoire composé de plus de 99% des anglophones. Le président français sait qu’il est dans un lieu où il faut communiquer et se faire comprendre, ce n’est pas le lieu indiqué pour faire la promotion de la langue française.

Cette problématique, nos dirigeants ne l’ont jamais comprise ; du ministre au chef de service, de tous temps et en tous lieux, ce sont le français ou l’arabe littéraire qui sont utilisés. Et pourquoi privilégier l’arabe littéraire au détriment du tchadien compris à peu près par plus de 80% de la population, dans les médias publics, et pourquoi ces cadres du nord déploient d’énormes efforts pour « literraliser » leur arabe, quand à des rares occasions ils s’adonnent à cette pratique ? Il n’y a pas plus écœurant qu’un enfant du terroir vienne parler en français ou en arabe littéraire devant un parterre des parents qui ne comprennent ni l’un ni l’autre !

Puisque le retour à la terre est la mode ces jours-ci, alors dans ce cas, pourquoi reléguer les infos en arabe tchadien (en réalité de l’arabe littéraire déguisé) à 21h30, au moment où la majorité à laquelle ses infos sont destinées sont sous les couvertures !

Un téléspectateur, écœuré par les efforts de ceux qui sont censés de parler correctement l’arabe tchadien mais qui essaient de le parler vainement en arabe littéraire, a eu cette réaction : « franchement je préfère écouter Béchir Madet ou Carmel Sou V parler en arabe tchadien que d’écouter un Bachir ou Younousmi avec leurs jérémiades linguistiques incompréhensibles pour moi. » C’est tout le problème.

 

Youssouf Moussa


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1 commentaire

  1. ne vs fatiguez pas aux sujets des langues.le langage est un moyen de communication .merci.l’enfant de toumai.