Patriotes ou Mercenaires ?

 

Le sigle de leur parti comporte le mot « patriote »; ainsi, ceux qui nous gouvernent se déclarent  patriotes et surtout plus patriotiques que le commun des tchadiens. En jetant un coup d’œil rétrospectif de leur gestion du pays, de leur comportement vis-à-vis de la majorité des tchadiens, de leur politique intérieure et extérieure, on a l’impression qu’ils sont loin d’être des patriotes même s’ils récusent ce terme à tous ceux qui ne partagent pas leur gestion, ils se rapprochent plus du mercenariat que du patriotisme. Bob Denard et ses éléments ne feraient pas pire qu’eux, dans un pays conquis. Sous la conduite et l’action de ces mercenaires, chaque jour que fait Dieu est un supplice supplémentaire pour la majorité des tchadiens. Leur voracité face aux biens publics n’a rien à envier au comportement d’une hyène face aux carcasses. Pour s’en convaincre, il suffit de regarder comment le trésor est dépouillé de toutes les recettes qui tombent quotidiennement pour financer le festival d’Amdjeress ! Ni les cris complaintifs des enfants dans les ménages, ni les gémissements des malades dans les hôpitaux, ni les plaintes des parents d’élèves, ne leur font absolument aucun effet, tels des éléphants dans un champ de porcelaines, ils écrasent. Ils passent.

Les tchadiens se rappelleront pour longtemps la sinistre période du boum pétrolier où les revenus pétroliers ont été littéralement happés par le trio Deby-Hinda- Younousmi, grâce à un machin qui s’appelle « infrastructure ». Aujourd’hui, les relations bétonnées entre le trio ont un peu lâché: selon plusieurs témoins, Deby est hors réseau, un jouet entre les mains de la 1ère Dame et des différents griots, quant à Hinda, elle  a recomposé une autre mafia; Younousmi, lui, devenu immensément riche, détenteur de plusieurs passeports, a amplement investi en Afrique de l’ouest par l’intermédiaire de son épouse ouest africaine (société des transports, BTP, Hôtellerie, etc.), alors il, fait profil bas depuis la fin du pactole pétrolier, à chaque remaniement il est déclaré partant mais le couple Deby joue du cache-cache avec lui: Deby feint  de vouloir le renvoyer mais la 1ère Dame le retient par le bout de la mange; c’est un chantage qui consiste à faire recours à lui  au cas où des liquidités manquent à la présidence.

Les revenus pétrolier étant happés et épuisés, une nouvelle structure mafieuse est recomposée comprenant (Mme Hinda-Pahimi-Sabre-Tahir Erda (Deby étant considéré hors réseau, les mauvaises langues disent qu’il ne se réveillerait qu’au bruit ou odeur des billets de banque ou au nom des « rebelles ou rébellion »). Cette nouvelle maffia a recentré toute son activité dans les détournements des recettes de l’État. Son pilier pivotal se nomme Sabre, Ministre des finances. L’objectif à court terme des éléments de ce groupe est de s’enrichir au maximum, sans retenue ni pudeur, balayant d’un revers de main la situation désastreuse du pays, ignorant avec mépris et dédain les revendications des travailleurs. Leur nouvelle trouvaille, leur nouvelle vache à lait, leur nouveau machin s’appelle « Achats groupés », une structure qui gère toutes les dépenses publiques des ministères et des organismes sous tutelle, y compris la présidence et la primature, lesquelles ont été plus tard biffées de la liste. Une structure dont la chaine des dépenses est tellement intelligemment agencée qu’aucun kopeck n’échappe à l’attention du ministre, délégué du quarteron : le directeur est un parent du ministre secondé par un proche de Tahir ERDA ; au Control financier, censé de traiter les dossiers engagés par la nouvelle structure, c’est encore une Dame (protégée du MFB) nouvellement recrutée qui prend en charge, laquelle Dame envoie le même dossier à une division du CF, tenue par une nouvelle recrue du MFB. Le dossier ayant quitté le CF atterrit à l’ordonnancement entre les mains d’une Dame qui auparavant faisait office de planton au ministère !! De l’ordonnancement le dossier atterrit à la division de la comptabilité du trésor public, où officie le demi-frère du MFB. Ainsi la boucle est bouclée, toute la chaine de la division des « Achats groupés », est contrôlée de bout en bout par le délégué du quarteron en la personne du MFB.

Comme on pourrait le constater le pays est mis sous coupe réglée, toutes les nominations aux postes où l’argent rentre ou sort (pour ré entrer dans les poches des membres de la clique) se font de manière concertée entre les 4 membres de la bande : les proche du quarteron sont fixement installés aux différents poste de contrôle : si le titulaire est un proche de Hinda, l’adjoint sera automatiquement de Pahimi ou de Sabre ou de Tahir et vice-versa, ignorant éperdument les textes en vigueur. Par exemple au ministre des finances, il est connu que nul ne pourrait être chef de service ou chef de division s’il n’a pas au moins 4 ans ancienneté, mais ce n’est pas de l’avis de Sabre : à la tête des différents postes de la chaine, il n’y a que des novices, des stagiaires, des recrutés en catimini, pour servir, etc.., et ce, à tous les niveaux.

Quelle est la finalité de cette frénésie à l’enrichissement illicite, en enjambant les mourants, piétinant les morts et faisant sourdes oreilles aux cris de détresse de la population dans son ensemble ?  (A suivre)

 

Mahamat Issa Mahamat (Ndjamena)


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1 commentaire

  1. Bandar

    La réponse est juste là. Un peuple de moutons engendre un gouvernement des loups. Agatha Christie.