Deby recrute les arabes

 

La communauté arabe du Tchad a été perçue pendant longtemps par Deby avec circonspection, et ce, malgré la présence des fortes personnalités dans tous les rouages de l’État et dans les hautes sphères de son parti, en tant que membres fondateurs. Ces différentes personnalités ont beaucoup souffert de cette inquisition, et beaucoup d’entre elles avaient subi des brimades, d’humiliation, voir même l’’exile. On se rappelle encore de la fameuse phrase d’un Younousmi, « l’anti arabe, ça rapporte »!  En effet, Deby croyait obstinément, reprenant à son compte un adage de chez lui, que le danger viendrait toujours de l’est, charriant toute la postérité de ceux qui avaient émigré pendant les années sombres de sécheresse ou des guerres. C’était une phobie pathologique, mais il a fallu beaucoup de gymnastique et d’obséquiosité pour le convaincre de son erreur d’appréciation. Malheureusement, le refrain a été repris avec beaucoup d’acuité avec les événements de Darfour et l’apparition des mouvements politico -militaires à l’est avec leur corollaire, le phénomène « djandjawids « .

Cependant le vent semble avoir tourné casaque en faveur de la communauté arabe et contre sa propre communauté Béri. Ceux qui écoutent des messages postés dans les réseaux ces derniers temps, mesureraient le fossé crée entre Deby et ses propres parents y compris une grande partie des Itno. Alors face à une éventuelle menace venant du Nord ou du NE, le sultan se retrouve complètement dénudé ; il se tourne sans protocole ni pudeur vers ces mêmes arabes qu’il avait vilipendés pendant des années.

A la fin du mois de janvier, Deby reçoit 3 bonshommes conduits par un certain Hamdane SAGHAIROUN dont la mission consiste à recruter massivement des jeunes arabes, « Mahammids » plus précisément. Depuis, Mr SAGHAIROUN est à l’œuvre au nord du pays ; et malgré la bouderie des ténors de la région, au 1er mars, le sieur SAGHAIROUN a pu amener au C.I. de Moussoro, une centaine d’adolescents.

Cette opération est-elle destinée à contrer les éventuels assauts d’une fantomatique rébellion venant du nord, où elle est destinée à d’autres fins ? Selon les murmures des salons opaques, le Gal- Sultan, fidèle à ses habitudes, agirait par procuration ; en effet ces jeunes seraient destinés à l’exportation vers des contrées où leur présence passerait inaperçue compte tenu de leurs faciès.

Est-ce une coïncidence, si au moment où ces lignes sont écrites, des centaines des éléments des ex djandjawids et de la milice « Secours rapide », sont acheminés par centaines et quotidiennement, depuis un mois, par vols spéciaux de l’aéroport de Nyala (Soudan) vers l’Arabie Saoudite. Une forte délégation saoudienne séjourne présentement dans un hôtel à Nyala pour superviser l’opération. Comme par hasard, le commandant de la milice « Secours rapide », le Gal Himeti séjourne également dans le même hôtel. De même une délégation militaire a séjourné la dernière semaine du mois de février à Ndjamena. Arrivé nuitamment par avion spécial, la délégation a été conduite immédiatement au Palais où l’attendait le sultan. Et elle était repartie illico.

Connaissant l’attachement « pavlovien » aux billets de banque de notre IDI national, il serait facile d’imaginer le sort de ces jeunes recrutés pas le sieur SAGHAIROUN.

Correspondance particulière – Ndjamena

 


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