Les Brèves de N’djaména – Une déclaration abracadabrante de la 1ère devant quelques parents du 1er

Au temps du boom pétrolier, tous les éléments de la famille d’Idriss Deby (maternels et paternels), étaient des salariés ; avec le temps et la crise aidant, ces salaires se sont distendus pour devenir des aides ponctuelles et in fine, réduites à une assistance unique pendant le mois de Ramadan.

C’est à l’une de ses retrouvailles pour préparer le mois de Ramadan, que la 1ère Dame aurait vomi ce qu’elle a dans ses tripes, propos rapportés par un témoin présent sur les lieux et ayant écouté mot à mot :

Après des propos préliminaires sur la crise, et ses effets sur les ménages et le pourquoi de la non-assistance pérenne aux parents comme aux premiers temps du boom pétrolier, la 1ère enchaine : « vous avez, le système assistance familiale, c’est moi qui l’ai instaurée, ce n’était pas une initiative de « votre type », je lui avais suggéré que les liens parentaux sont sacrés au Tchad et assister un parent en difficulté est un geste hautement recommandé dans nos religions, c’est pourquoi j’avais suggéré cette idée à « votre type » ; la situation étant devenue difficile, depuis quelques années on ne se retrouve que pendant le mois de Ramadan ; c’est moi qui vous reçois souvent, vous remets à mains propres votre part, mais ce que je constate, à mon grand regret, ce qu’au lieu de me remercier chaleureusement et aller consommer ce que je vous remets, vous voulez plutôt me consommer, consommer ma chair, celle de ma famille, des gens qui travaillent avec moi, je sais cela et je le sens amplement ; mais, ce que vous ne savez pas, sans moi dans cette maison, sans ma présence auprès de « votre type », non seulement vous ne recevrez plus de l’assistance, mais le pays va s’écrouler en un jour ! Mais vous croyez que vous avez quelqu’un ici, mais vous n’avez personne ! « Votre type là, naadoum kou daa, dadada ? Da Naadoum wa ? naadoum maaa fi, y a ikhouani. » « votre type », c’est une momie, je souffre avec lui, il n’existe ni sur le fond ni sur la forme, ne considérez pas ses sauts enfantins, ses rires, et ses gestes ; quand il rentre à la douche, je prie Dieu qu’il y ressort vivant, quand il y a une cérémonie, je prie Dieu qu’il ne vacille pas en pleine séance, moi je fais tout pour maintenir votre type en état de marcher et de parler en lui soufflant de l’air frais à travers tous les orifices que Dieu lui a donnés, et vous , au lieu de me remercier, voulez manger ma viande ».

Ce langage de la 1ère Dame est très significatif et sort du fin fonds de ses entrailles. Cela dénote le manque du respect à l’homme qu’elle désigne par « naadoum kou da… » avec des gestes de dédain, et cela corrobore tout ce que la rue dit sur la mainmise de la 1ère sur l’appareil administratif civile comme militaire.

Ce que cette Dame oublie ou feint d’oublier c’est que grâce à cette situation, grâce à ce « naadoum dâ », qu’elle est ce qu’elle est aujourd’hui.

Correspondance particulière
N’djaména – Tchad


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