Les Brèves de N’djaména : L’espion qui vient des Comores.

SaïdAbasAhmedOn se rappelle que dès le décès de Deby, Macron s’est rendu au Tchad. Sa raison de façade était certes d’exprimer sa profonde tristesse et jouer à celui qui pense au peuple tchadien aux moments difficiles mais le but ultime est tout autre. C’était l’occasion à ne pas rater pour la France d’installer une nouvelle équipe totalement acquise à sa cause.

Le volet sécurité est depuis longtemps entre les mains de la France. Ahmed Kogri, français de nationalité, avait été propulsé de son poste d’attaché militaire à l’ambassade du Tchad à Paris à la tête de l’ANS. Le monsieur, gendarme de formation a été bien initié aux renseignements avant d’être repositionné au Tchad comme œil et oreille de la France. Avec le décès de Deby, la France a perdu sa Mata Hari naturalisée de manière très floue qui régnait au palais rose et rapportait toutes les décisions politiques tchadiennes à l’Elysée avant leur publication et ceci de l’oreiller même du feu Deby. L’urgence étant absolue vue la période critique que traverse le Tchad actuellement, il a fallu dépêcher rapidement quelqu’un et l’installer dans le cœur du pouvoir.

Une équipe dirigée par un franco-comorien a été envoyée au Tchad pour piloter l’administration Kaka. Saïd Abbas Ahmed, c’est son nom, séjourne depuis des mois dans la capitale tchadienne. Il passe ses nuits au sein de l’ambassade de France à N’Djamena et le jour, au palais rose, dans un bureau dédié exclusivement à sa personne. Sa présence n’éveille aucun soupçon ; car, africain de culture et de souche, tchadien de nom et de religion, il se dissout dans le paysage local sans difficulté. Sa tâche est pourtant énorme. Non seulement il doit piloter un soi-disant dialogue mais doit surtout sonder l’atmosphère locale et préparer éventuellement une intronisation définitive de Kaka ou, dans le cas échéant, trouver quelqu’un de France-compatible. Gardons à l’esprit que Poutine est de l’autre côté de la Pendé, près à l’enjamber. Revenons à Saïd Abbas. Qui est-il ?

Dans une interview qu’il a accordée et accessible sur Youtube, il étale un peu son parcours jusqu’aux années 2004. Il est en outre le créature de Thinkingafrica. Mais depuis quelques années, il sillonne l’Afrique centrale toujours au service du métropole. Si la Russie est honnête et expose les membres de la société Wagner, la France, sournoise, cache bien ses mercenaires dans des draps africains. Mais il suffit de le soulever un tout petit peu et on entendra le coq gaulois chanter. Que Dieu protège l’Afrique de ses enfants retournés.

Beremadji Félix
N’djaména – Tchad


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