Tchad: la preuve de vie de Tom Erdimi, un nouveau pas vers le pré-dialogue à Doha – Rfi
Entré en rébellion en 2005, Tom Erdimi avait disparu fin 2020 il y a plus d’un an en Égypte où il résidait. Sa famille se disait sans nouvelles et avait saisi le Comité des Droits de l’Homme de l’ONU. Son frère Timan a donc confirmé sur RFI avoir eu une preuve de vie tangible. Cela intervient à l’approche d’une rencontre politique importante pour les autorités tchadiennes de la transition.
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Cette preuve de vie arrive juste avant le fameux pré-dialogue censé se tenir à Doha au Qatar et dont la date est encore incertaine. Ce rendez-vous doit préparer le futur dialogue national inclusif de Ndjamena. L’un des enjeux majeurs est la participation de tous les mouvements politico-militaires. Les autorités de la transition tchadienne ont besoin que tous les groupes soient à la table des discussions.
Or, Timan Erdimi à la tête d’une des principales coalitions rebelles et vivant en exil au Qatar avait posé comme condition à sa participation que son frère Tom soit libéré. Cette preuve de vie tangible apparaît donc comme un geste de plus dans une tentative de décrispation.
Tom Erdimi, pour le moment, est toujours détenu au Caire, à la prison de Tora, selon son frère Timan. Ce dernier ne lui a pas parlé directement au téléphone, mais un neveu est allé en Égypte au début du mois avec l’actuel président du Tchad Mahamat Idriss Déby.
Libération de prisonniers
À cette occasion, ce neveu a rendu visite à son oncle. Ce membre de la famille est d’ailleurs resté en Égypte pour s’occuper de la procédure permettant la libération totale de Tom Erdimi. Tom Erdimi, 66 ans, était en Égypte avec le statut de réfugié, selon sa famille, quand il a disparu il y a un an en décembre 2020. Il aurait été arrêté, selon ses proches, par les services secrets égyptiens.
Cette perspective de dénouement pour Tom Erdimi coïncide avec d’autres gestes des autorités tchadiennes. Mardi 18 janvier, une cérémonie de libération de prisonniers amnistiés a eu lieu. Parmi eux, des membres de l’Union des forces de la résistance (UFR), l’alliance rebelle dirigée par Timan Erdimi. Il y avait également des membres du Mouvement pour la paix, la reconstruction et le développement (MPRD) de Djibrine Dassert.
En décembre, la transition dirigée par Mahamat Idriss Déby a adopté deux lois d’amnistie pour près de 300 opposants et combattants arrêtés sous le régime de feu Idriss Déby.
Les détenus appartenant au FACT, eux, ne sont pas concernés par l’amnistie, car ils n’ont pas encore été jugés. Une équation à résoudre pour les autorités de la transition pour espérer obtenir la participation de ce mouvement rebelle au processus de dialogue.