Affrontements entre forces gouvernementales et rebelles du Darfour dans les faubourgs de Khartoum – AP

L’armée soudanaise se déployait samedi en force dans les rues de Khartoum, tandis qu’un dirigeant d’un mouvement rebelle du Darfour affirme que des centaines de ses combattants se trouvaient dans les faubourgs de la capitale, où des affrontements avec les forces gouvernementales font rage.

Le gouvernement a imposé un couvre-feu sur la capitale, entre 17h locales (14H GMT) et jusqu’à six heures du matin. Selon le communiqué du ministère de l’Intérieur, il restera en vigueur le temps que les forces gouvernementales s’occupent des « infiltrés ».

Selon l’armée, des « éléments » rebelles ont en effet infiltré le nord d’Omduran, ville-jumelle de Khartoum, considérée comme la première cible de la rébellion. Les ponts reliant Omdurman et Khartoum ont été bouclés par l’armée. Toujours selon ce communiqué, les forces gouvernementales ont stoppé la principale avancée des forces rebelles dans la province voisine du Kordofan, où des combats avaient encore lieu vendredi, mais quelques éléments ont atteint Khartoum.

L’armée gouvernementale y exhorte également la population à fournir le plus d’informations possibles sur ces infiltrés.

Ces affrontements interviennent à l’issue de plusieurs avertissement lancés par le régime de Khartoum, qui mettait en garde contre l’imminence d’une opération sur la capitale du Mouvement pour la justice et l’égalité, un des groupes rebelles du Darfour (MJE), l’un des plus efficaces des mouvements rebelles du Darfour.

Selon un journaliste d’Associated Press à Khartoum, les forces de sécurité donnaient samedi ordre aux habitants de la capitale de rester chez eux. Des blindés et d’importants groupes de soldats patrouillaient dans les rues.

Des faubourgs d’Omdurman, Abu Zuman, dirigeant du MJE, a fait état de violents combats entre plusieurs centaines de ses combattants et les forces gouvernementales dans le secteur. « Nous sommes entrés de force dans Omdurman », a-t-il ajouté par téléphone, précisant qu’il comptait, avec ses quelque 700 véhicules, il envisageait de s’emparer de l’immeuble de la radio d’Etat.

Jamais avant ce samedi les rebelles du Darfour s’étaient approchés aussi près de la capitale.

Et le Soudan a accusé officiellement le Tchad voisin d’avoir attaqué une zone frontalière pour couvrir l’attaque du MJE contre Khartoum. Porte-parole de l’armée soudanaise, le général Osman al-Agbash a affirmé que les forces tchadiennes y avaient été repoussées avec de « lourdes pertes ».

Le Tchad de son côté a accusé Khartoum d’armer les rebelles qui ont lancé l’assaut raté de février sur N’Djamena, qui les avait amenés aux portes du palais présidentiel, faisant des centaines de morts. Si les deux pays ont signé un accord de paix en mars, les échanges d’accusations se sont depuis poursuivis.


Commentaires sur facebook