Regards croisés sur la CEMAC ! – CRTV

La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) est une organisation internationale créée pour prendre le relais de l’Union Douanière et Économique de l’Afrique Centrale (UDEAC). Le traité instituant la CEMAC a été signé le 16 mars 1994 à Ndjamena (Tchad) et est entré en vigueur en juin 1999.

1. Aperçu historique :

Conservant les liens qui les unissaient sous l’Administration coloniale, les Etats de la Centrafrique, du Congo, du Gabon et du Tchad ont crée en juin 1959, l’Union Douanière Equatoriale (UDE) à laquelle adhérera en 1961 l’Etat du Cameroun.

La nécessité d’intensifier leur coopération a poussé ces Etats à signer le 8 décembre 1964 à Brazzaville le traité instituant l’Union Douanière et Economique de l’Afrique Centrale (UDEAC).

Cette organisation sous-régionale à laquelle adhérera la Guinée Equatoriale en 1983, fut certainement la plus ancienne de toutes les organisations africaines d’intégration et devait, malgré d’énormes difficultés de parcours quelques fois, survivre une trentaine d’années.

Elle avait su surmonter des crises aiguës des années 1966 avec le retrait réintégration de la RCA et du Tchad. Toutefois, avec les crises économiques successives des années 1980-1990, il avait paru indispensable de relancer le processus d’intégration économique et sociale sous une nouvelle forme plus dynamique, avec la signature le 16 mars 1994 à N’DJAMENA au TCHAD du Traité instituant la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).

Objectifs et missions de la CEMAC :

La CEMAC est née de la volonté des Gouvernements de six Etats Membres de l’ancienne UDEAC (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Tchad). Elle constitue une avancée considérable par rappport à l’Organisation qu’elle était appelée à remplacer.

En effet, dans le cadre de cette Communauté, les Gouvernements des Etats membres ont réaffirmé leur attachement aux principes de liberté et de démocratie et se sont engagés à :

  • Développer ensemble toutes les ressources humaines et naturelles de leurs Etats pour le bien être de leurs peuples dans tous les domaines.
  • donner une impulsion nouvelle et décisive au processus d’intégration en Afrique Centrale par une harmonisation accrue des politiques et des législations de leurs Etats.
  • assurer la convergence des performances de leurs politiques économiques au moyen du dispositif de la surveillance multilatérale.

Par ailleurs, ces mêmes Gouvernements ont accepté de faire bénéficier à cette nouvelle Communauté du transfert d’une parcelle de la souveraineté des Etats membres, transfert qui peut s’apprécier au travers la création d’un Parlement et d’une Cour de Justice Communautaires ainsi que de nombreuses prérogatives dévolues au Secrétariat Exécutif.

La mission essentielle de la CEMAC est de promouvoir un développement harmonieux des Etats membres dans le cadre de l’institution d’un véritable marché commun.

Aussi, lui est-il assignée la réalisation des objectifs suivants :

  • Mettre en place un dispositif de surveillance multilatéral des politiques économiques des Etats membres ;
  • Assurer une gestion stable de la monnaie commune ;
  • Sécuriser l’environnement des activités économiques et des affaires en général ;
  • Harmoniser les réglementations des politiques sectorielles dans les domaines essentiels prescrits par les textes organiques (agriculture, élevage, pêche, industrie, commerce, transport et télécommunications, énergie et environnement, recherche, enseignement et formation professionnelle.)
  • Créer un marché commun basé sur la libre circulation des personnes, des biens, des capitaux et des services.

3. Institution de la CEMAC

  • La Conférence des Chefs d’États chargé de définir la politique de la Communauté et d’orienter l’action de l’UEAC et de l’UMAC.
  • Le Conseil des Ministres qui assure la direction de l’UEAC.
  • Le Secrétariat exécutif, siégeant à Bangui (République centrafricaine).
  • La Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), siégeant à Yaoundé (Cameroun) définit et conduit la politique monétaire.
  • La Cour de Justice de la Communauté installée à Ndjamena (Tchad).

La Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC), qui regroupe ces six pays à savoir : le Cameroun, le Centrafrique, le Congo, le Gabon, la Guinée Equatoriale et le Tchad, couvre diverses zones écologiques à savoir : la zone Soudano-Sahelienne, la savane et la forêt tropicale, qui correspondent plus de 3.02 millions de km2 soit 10% de la superficie de l’Afrique.

4. Secrétariat Exécutif de la CEMAC

Dans le cadre du Programme Régional de Sécurité Alimentaire (PRSA) de la FAO en zone CEMAC, le Secrétariat Exécutif de la CEMAC a élaboré le Projet « Réglementation sur l’Homologation Commune des Pesticides » en zone CEMAC.

En effet, l’harmonisation de législations et réglementations phytosanitaires font partie de la composante « Facilitation des Echanges » prévue dans ce programme. Le but final est la promotion de la compétitivité de nos produits agricoles conformément aux normes et règles de l’OMC et d’AGOA.

5. Le PRASAC

Le Pôle Régional de Recherche Appliquée au Développement des Savanes d’Afrique Centrale (PRASAC) qui regroupe trois institutions nationales de recherche agricole de la zone savane de la CEMAC à savoir IRAD du Cameroun, ICRA de la République Centrafricaine et ITRAD du Tchad, s’occupe des problèmes de lutte contre les fléaux en agriculture à caractère transfrontalières et le développement de l’agro-alimentaire.

Source : CEMAC
Isabelle ESSONO, Rédacteur


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