Issakha Diar, condamné à perpète

La nouvelle est tombée ce matin du vendredi. On le sait bien, que Deby ne veut pas d’Issakha Diar, depuis le ralliement de ce dernier, Deby l’a mis en quarantaine comme a rapporté un de nos confrères, et le fait subir toutes les humiliations possibles, mais de là, le condamner à perpète, alors qu’il est en pourparlers avec le gouvernement depuis presque deux mois, ça dépasse l’entendement.

Il en est de même pour le Gl Hissène Hamita, rallié depuis plus de trois mois, qui a passé à la télé et radio pour raconter toutes les âneries du monde, reçu par Deby lui-même, etc. Condamné à perpète aussi. Le vieux Aboud Mackay, décédé en 1967 est condamné à mort pour avoir été le géniteur d’Abdelwahid. Ces contradictions qui frisent le ridicule sont propres aux manières de faire Deby. Selon nos informations, il n’y a eu aucune assise de la cour criminelle. Deby a dressé trois listes dont l’une concerne uniquement les chefs de la rébellion, la seconde les personnalités de second rang et la troisième concerne les cadres militaires et civiles condamnés à X années des travaux forcés. Cette dernière liste n’est pas publiée. Au-delà de la comédie de mauvais goût, quels sont les vrais objectifs de ces actes ? Le premier et le principal objectif est dit par la nota bene à la fin des différents textes : « NDB: au titre des condamnations, la Cour criminelle a décidé de confisquer tous les biens appartenant aux condamnés au profit de l’Etat ». Il a été et demeure insupportable pour Deby de voir les familles des opposants vivre sobrement à N’djamena. Il l’a dit et répété à plusieurs reprises : Il veut les chasser de leurs maisons, les traîner dans la poussière, les voir venir quémander des miettes chez les siens, etc.

La volonté obsessionnelle de Deby de vouloir raser la maison de Timan est légendaire et son cœur ne battra jamais au rythme normal que le jour où cette maison sera mise à terre. Mais cette fougue criminelle a été contrée par les propres proches de Deby et ses chefs militaires qui voient d’un très mauvais œil une telle entreprise. Aujourd’hui, Deby contourne tous ceux qui s’opposent à une telle œuvre criminelle : « c’est la justice qui a décidé ainsi », et la main mise sur les biens immobiliers des opposants commence. Selon nos informations, certaines maisons seront rasées pour faire place à des projets bidons qui ne verront jamais le jour après un semblant début : construction d’un hôpital, d’une maternité, d’une école, etc.

Autre objectif des « assises de la Cour criminelle », c’est condamner Hissène Habré pour faire échapper Deby à la justice. En condamnant à mort Hissène Habré, la Cour Criminelle se ridiculise et se décrédibilise dans tous les sens et domaines. Elle aurait beaucoup à gagner en refusant d’apposer sa signature sur le bas d’une telle liste, fut elle envoyée par le Président. On ne condamne pas sans juger et on ne peut juger Habré sans juger Deby.

Selon une source sûre, après la publication des premières listes, Deby s’est rendu compte que beaucoup des noms manquent à l’appel, alors il y aura certainement des listes additives.

Mahamat Ahmat
N’djaména