Les Brèves de N’djaména : Daoussa Deby, "exilé" en Libye
Selon Deby, Daoussa n’apporte absolument rien dans les efforts de conservation du pouvoir par la famille, c’est tout le contraire. Il empoisonne plutôt l’atmosphère au sein de la petite famille Itno et est souvent critique et amère de tout ce que fait son frère de président. Daoussa est devenu carrément insupportable pour la famille depuis que sa troisième épouse (la préférée) a été obligée par la première dame (la fille de sa grande sœur) de s’exiler à Dubaï.
Alors, Deby a trouvé une parade pour satisfaire tout le monde. A Daoussa, Deby a répété les mêmes paroles qu’il avait tenues lors du premier exil : « la Libye est notre partenaire le plus sûr et sera notre refuge le plus sûr, donc il faut que tu y repartes ». Aux libyens, dont Daoussa a été presque persona non grata en son temps, Deby tient les mêmes propos qu’il leur avait tenus : « Je porte personnellement à cœur, les relations entre le Tchad et la Libye et entre moi et le Guide, alors pour préserver cela, il n’y a que Daoussa qui peut faire l’affaire ». Mais personne n’est dupe !
Des armes, des armes et des armes – Le port de Douala et le transitaire Jamal Akandji sont sur le pied de guerre ces derniers temps. Le transitaire doit évacuer sur N’djamena avant le défilé du 1er décembre, la soixantaine des Contenaires de 40 pieds entassés au port de Douala. Ce sont pour la plupart des blindés légers et des RAM de type nouveau que Deby devrait exhiber lors de ce défilé. Selon les dires de Deby, désormais, il n’y aura plus des combattants entassés sur les Toyota, c’est fini ! Tout le monde est dans les blindés, protégés à vie !!
YSA vs AY – YSA est usé par les calomnies et dénigrements savamment orchestrés par Deby et véhiculés avec dextérité par ses thuriféraires. Conséquence, YSA est devenu incolore, inodore, et sans saveur. Avant son déplacement pour Libreville, Deby l’appelle et lui remonte le moral et renouvelle toute sa confiance. Dans la foulée, Deby cynique, lui dit ceci « dès ton retour du voyage, réfléchis sur un grand remaniement pour l’après 1er décembre ». YSA a cru sur parole ; monté en bloc par le renouvellement de la confiance, YSA, propose à Deby, dès son retour de Libreville, le renvoi pur et simple de Younousmi et de tous les partisans de celui-ci du gouvernement ! Deby se gratte la tête et dit « hum mm ». YSA revient à la charge, c’est toujours « hum mm », suivi de quelques hoquets volontairement dégagés. On attend la troisième charge d’YSA, mais l’agacement de Deby est nettement perceptible.
C’est que YSA feint d’oublier ou ne sait mas c’est que nos parents gaulois ont fait passer un message ferme à Deby : « s’il veut continuer à bénéficier le survol des positions des rebelles par les avions militaires français, il doit nommer à la tête du Gouvernement un vrai opposant ». Selon les gaulois, ni les vieux éléphants du XX ème siècle, ni les « Laoukoura » incolores, inodores et sans saveur, du type YSA, ne font plus l’affaire. « Il faut taper fort », lui recommandent les gaulois et geste jointe à la parole ou vice versa, ils lui proposent un nom qui serait capable de ramener les rebelles à la table des négociations, parce qu’à titre privé, il est très proche de certains d’eux. Mais à l’annonce de ce nom, Deby a failli vomir ! Alors YSA peut toujours continuer à demander la tête de Younousmi mais il risque d’avoir sa propre tête sur les bras !
Selon nos informations, il y aura certainement un remaniement, sauf que Deby, quelques fois pour démentir Tchadactuel, fait retarder à dessein certains événements. Pour sûr, Mahamat Ali Abdallah n’y fera pas partie. « Mahamat Ali est définitivement hors circuit, il faut l’envoyer comme ambassadeur en Arabie saoudite pour qu’il se soigne et demande la bénédiction de Dieu » dixit Deby.
Beremadji Félix
N’djaména