Les Brèves de N’djaména: Mahamat Zene Bada, l’imposteur

Mahamat Zène BADA est de père Sarakinga et de mère Kamadja. Il a fait ses premières armes pendant les douloureux événements de 1979. Il était connu comme un très mauvais élève, un cancre du collège n° 1 de N’djamena (situé non loin de l’ENTP). Sans perspectives académique et professionnelle, il a été repéré et recruté dans les rangs des Forces Armées du Nord (FAN) de Hissène Habré par feu Idriss MISKINE.

Il était membre de la brigade des FAN qui a sommairement exécuté, spolié des innocents. Il a aussi contribué massivement aux charniers de Sabangali et Diguel. La guerre finie, et les FAN d’abord chassées et revenues ensuite victorieuses en 1982, il fallait trouver un point de rechute au soldat ZENE-BADA qui a rendu tant de services. Mais où parachuter ce loubard qui n’a aucune formation académique et moins encore professionnelle ? Il a été d’abord largué comme Dircab du Ministre Hassane Djamous aux TP. Les cadres et le personnel de ce ministère se rappellent toujours de l’insolence et de l’arrogance de ce personnage antipathique qui les terrorisait. Devenu tellement insupportable, Djamous se débarrassa de lui. Comme Certains des compagnons d’armes du Monsieur ont été casés à la STEE, d’autres à la Cotontchad, lui a atterri à la SONASUT, une société d’Etat.


Le service contentieux de cette société dispose d’un très gros dossier assez fourni sur l’individu : vols, faux et usage de faux en écriture, arnaque, etc… Pour tous ces actes délictueux, il a connu à plusieurs reprises la prison. Malgré les «énormes services» rendus au pouvoir Habré, il n’a pas été capable de le protéger tant les délits commis par ZENE-BADA sont grossiers et inqualifiables ; alors il élit domicile à la prison.

A la prise du pouvoir par le MPS, le 1er décembre 1990, ZENE-BADA a réalisé une prouesse hors pair et très tchadienne : de la prison où il purgeait une peine judiciaire, il atterrit directement au cabinet de la Vice-présidence où trônait son grand frère Maldom BADA. On lui donna des fonctions importantes au sein du MPS. Mais que sait faire un comme ZENE-BADA, sinon se vouer à son sport favori : voler et encore voler.

Mal lui en prit d’aller collecter les cotisations des militants du MPS dans les sociétés d’Etat (Cotontchad, SONASUT, STEE, …). Que fait de cet argent ZENE-BADA ? Vous pouvez y répondre sans vous tromper : il a détourné toute la cotisation. Deby piqua alors une très grosse colère et envoya ZENE-BADA, une nième fois, à la justice où il fut naturellement condamné à la prison pour délit de détournement. Maldom BADA, son grand frère, intercéda pour lui et empêcha qu’il n’aille purger sa peine en tôle. Malgré tous les délits qu’il commet ZENE-BADA obtient des promotions au sein de la SONASUT.

Quand Moussa Mahamat FAKI fut nommé Directeur Général de la société, mal prit ZENE-BADA qui imita la signature de son patron pour détourner une quantité considérable de sucre dans les dépôts périphériques de la société. Une fois de plus ZENE-BADA retrouva les couloirs de la justice qu’il connait fort bien. Cette fois ci, la SONASUT profita de l’occasion pour l’éjecter loin et définitivement de la société. L’étoile de Maldom BADA ayant fortement chuté dans le firmament du MPS, son frangin entama une longue et pénible traversée du désert. Le soldat ZENE-BADA s’est alors souvenu de son début de carrière: il était un redoutable agent de renseignement et un bourreau hors pair. Genres de service que tout régime, surtout du genre de Deby, en a tant besoin.


Il prit donc langue avec Deby et lui livra des informations de haute qualité sur les activismes de ses parents, les Hadjaraï que l’ANS de Deby envoya ad patres. Il reprit de façon vigoureuse du service et gravi les plus hautes fonctions avec une vitesse vertigineuse. Jugez en vous-même : Conseiller du Président, membre du gouvernement, Président de la CENI, général de division de la police et enfin Maire de la ville N’djamena. Quelle fripouille peut dire ou faire mieux ?

C’est à ce repris de justice que Deby confia la mission de punir collectivement les N’djamenois et régler les comptes à tous ceux qui s’opposent à lui. Pendant ses fanfaronnades de mauvais goût à la télévision, il a dit qu’il démolira les maisons de tous ceux qui occupent les terrains publiques. On aurait aimé demander à ZENE-BADA quand démolira-t-il les terrains illégalement occupés par Deby, ses enfants, ses épouses et ses amis ? S’il fait semblant de les ignorer, on voudra bien de les lui rappeler :

  1. Les terrains de l’école Klebmat, situé juste derrière l’ambassade de l’Egypte, y compris cette même ambassade ;
  2. Le terrain de la STEE, occupé par l’épouse de DEBY, non loin du Lycée de la paix (ancien CEG n°1) ;
  3. Tout l’espace vert du Lycée de la Liberté (ancien lycée féminin).

M. le Maire a été diligent pour démolir les maisons des pauvres citoyens mais qu’attend t-il pour évacuer les bâtiments publics et privés occupés illégalement depuis plusieurs décennies. Certains sont juste sous vos fenêtres que vous ne voyez certainement pas, probablement par strabisme divergent simulé.


En attendant qu’il réponde à ces questions, on voudrait rappeler que Deby et ZENE-BADA sont les reflets l’un de l’autre, tellement qu’ils ont des traits semblables. Si on a déjà énuméré quelques délits anodins de ZENE-BADA, tout le monde, par contre, sait que Deby lui-même est un adepte de la fausse monnaie, du trafic de drogue, de vols et détournement du denier public et surtout de massacre en masse des populations innocentes pendant le règne de Habré et le sien.

Mahamat Ahmat
N’djaména


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