Les Brèves de N’djaména: La grogne des Généraux
Comme on le savait, Idriss, au gré de ses humeurs et de ses besoins immédiats, a partagé les grades militaires à la pelle, à tout le monde. D’abord, sans aucune modestie, il s’est octroyé le premier titre, alors qu’on ne lui reconnaît aucun diplôme ni mérite militaires. Tout ce qu’on sait de lui, il a quitté le quitté le secondaire avec un « diplôme niveau première D », ensuite il a entamé l’école des officiers de N’djaména sans la finir et enfin une école de l’armée de l’air française, aussi sans l’achever. Preuve, sur la liste de la promotion de l’année où Idriss dit avoir terminé ses études, il n’y figure pas et aucun diplômé délivré à un certain Idriss. Ce dernier, pilote de l’armée de l’air ? Mon œil !!
Ces informations datent d’avant l’accession d’Idriss au pouvoir suprême. Il n’est pas exclu que la françafrique ait corrigé cette grotesque erreur après l’accession au pouvoir de son poulain. Fermons la parenthèse. Ensuite les grades furent servis aux parents, aux thuriféraires et à ceux qui doivent mobiliser leurs parents pour servir de chair à canon. Usés et utilisés, les récipiendaires ne rapportent plus rien. Alors Idriss les a débarqués à la troisième section. Heureusement dans le lot des débarqués à cette section, il y a quelques alphabétisés ayant appartenu à la coloniale. Ainsi ils ont demandé au nom du groupe au Ministre de la défense : C’est quoi la troisième section, Gl Kamougué, vous qui avez contresigné ce texte ? Le Gl balbutia. On se tourna vers le Secrétaire d’Etat à la Défense, le Gl, Dr Eldjineidi. A la question posée, il donna le nombre des chameaux qu’il a acquis depuis son ralliement à Idriss.
Finalement c’est Idriss lui-même, en Généralissime confirmé, qui donna l’explication : « un 3ème sectionnaire est un militaire débarqué complètement de l’armée sans aucun avantage, dépouillé de tous ses titres, galons et armes, en échange de quoi il reçoit une somme de quinze millions de CFA et un véhicule d’occasion, sans carburant. En fait un homme libre et neuf que l’armée remet dans le circuit pour futur emploi sauf dans l’armée ». Comme certains débarqués ont à peine 40 ans, les calculs vite faits ont démontré qu’avec cette somme et dans les conditions économiques et sociales du Tchad d’Idriss, c’est à peine 3 à 4 ans de survie pour quelqu’un qui avait le standing d’un Gl. Et la révolte commença. La majorité refusa de prendre les avances, parle à haute voix et bouge.
Certains des débarqués sont connus pour avoir joué un rôle déterminant dans la survie du régime d’Idriss, des individus à forte personnalité avec une grande audience au sein du clan. Il n’est pas sûr qu’Idriss décide de les affronter car les conséquences seront grandes. Il reste à Idriss de reculer et il n’est pas exclu que dans les jours à venir, des décrets rectificatifs soient pris.
Mahamat Ahmat
N’djaména