Tchad: l’UA "condamne très fermement" les attaques des rebelles – Afp
L’Union Africaine (UA) « condamne très fermement » les attaques des rebelles dans l’est du Tchad, a assuré vendredi au cours d’une conférence de presse à Addis Abeba le commissaire à la paix et la sécurité de l’organisation continentale, Ramtane Lamara.
« Nous avons exprimé une très ferme condamnation des attaques qui se déroulent au Tchad depuis le 4 mai, nous regrettons profondément les pertes en vies humaines », a déclaré M. Lamamra à l’issue d’une réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’UA.
Le Tchad avait demandé la tenue de cette réunion d’urgence du CPS suite aux incursions lancées par des rebelles venus du Soudan dans l’est du pays.
« Le Conseil réitère sa condamnation de tous les changements anticonstitutionnels de gouvernement et des actes de déstabilisation et rappelle que les Etats membres ne doivent pas servir de base arrière ou soutenir des mouvements rebelles », a ajouté M. Lamamra, désignant implicitement le Soudan voisin.
Mais il s’est refusé à condamner directement Khartoum, estimant « que la situation est très complexe et nous voulons faire partie de la solution pas du problème ».
Le Soudan ne s’est pas présenté à cette réunion où il était invité invoquant, selon l’UA, « des délais trop courts ».
L’est du Tchad était vendredi le théâtre de nouveaux affrontements meurtriers, cinq jours après l’entrée de rebelles tchadiens venus du Soudan et affirmant viser N’Djamena, alors que les condamnations de cette offensive se multiplient à l’étranger.
L’ambassadeur du Tchad auprès de l’UA, Cherif Mahamat Zen a fait une présentation de la situation.
« Nous demandons à l’UA une condamnation du Soudan, pas le déploiement d’une force ou de l’assistance, juste une condamnation et une demande qu’ils ne recommencent pas ces agressions contre le Tchad », a-t-il dit lors d’un point de presse.
« C’est le Soudan qui organise ces agressions. Depuis 2003, le Tchad a été victime de plus de 30 agressions d’envergure venues du Soudan », a-t-il précisé regrettant que l’UA « ne prenne pas ses responsabilités ».
« Le Tchad a exprimé sa déception et son incompréhension face à l’absence d’action de l’UA qui a manqué de courage chaque fois que le Tchad a été attaqué alors que le Conseil de sécurité de l’Onu a toujours dénoncé l’agression du Soudan », a-t-il ajouté.
« L’appréciation de la situation par l’UA n’est pas toujours objective. (…) Le Soudan est un pays riche et puissant, soutenu par l’UA et par la Ligue arabe. Le Tchad ne se fait pas d’illusion, il va assurer lui même la défense de son territoire, mais l’UA doit au moins dire qui est l’agresseur », a-t-il plaidé.
Interrogé sur la quasi concomitance de la signature d’un accord entre les deux pays à Doha et le lancement de l’offensive, M. Zen a répondu: « cette attaque ne nous a pas surpris. La signature d’accords avec le Soudan ne résout pas le problème ».
La présidente du CPS pour le mois de mai, l’ambassadrice du Burundi Epiphanie Kabushemeye, a souligné que « l’UA envisage des démarches politiques pour mettre en place des actions concrètes. Nous avons des représentations au Tchad comme à Khartoum pour cela ».