Tchad: accalmie sur le front, mais l’objectif reste N’Djamena – Afp

Aucun accrochage ne s’est produit samedi dans l’est du Tchad, après deux jours de combats meurtriers entre armée et rebelles tchadiens, a appris l’AFP auprès de la rébellion, qui dit conserver son objectif initial d’atteindre N’Djamena.

« Ce (samedi) matin, c’est calme. Il n’y a pas eu de combats », a déclaré une source au sein de l’Union des forces de la résistance (UFR, coalition de factions rebelles tchadiennes) jointe depuis Libreville.

« Mais les troupes sont sur place » et se trouvaient dans les environs de Haouich, au sud-est d’Abéché, où elles ont affronté l’armée vendredi, a-t-elle ajouté.

Abéché (600 km de la capitale) est une ville stratégique où se trouvent les sièges de plusieurs ONG, un aéroport militaire – utilisé par Tchadiens et Français – ainsi que le commandement militaire tchadien pour l’est du pays.

Entrés le 4 mai dans l’est du Tchad en provenance de leur base arrière du Soudan, les rebelles entendaient poursuivre leur chemin vers N’Djamena, la capitale, où une précédente coalition de rebelles avait pénétré en février 2008, manquant de peu de renverser le président Idriss Deby Itno.

Le gouvernement tchadien dit avoir pris toutes les dispositions pour les contrer.

« On ne va pas changer d’objectif. C’est toujours N’Djamena. (…) Mais l’idée est de progresser sans se retrouver entre deux feux. Il faut surprendre l’ennemi et éliminer les forces qu’on a devant nous », a affirmé la source de l’UFR.

Interrogée sur le bilan des combats de jeudi et vendredi, elle a refusé de fournir des chiffres. « Il y a eu des combats, nous avons eu des pertes, c’est réel. Mais c’est normal, dans une guerre », a-t-elle dit.

Le porte-parole du gouvernement tchadien, le ministre de la Communication Mahamat Hissène, a communiqué vendredi soir un « bilan réactualisé mais toujours provisoire » faisant état de 247 morts en deux jours (225 rebelles et 22 soldats des troupes régulières) et de 212 insurgés capturés.

L’armée a présenté plusieurs dizaines de ces prisonniers à la presse transportée vendredi à Am-Dam, localité proche des zones de combats.

Parmi eux se trouvait un commandant en chef de l’UFR. « Il s’agit de Mahamat Hammoda (bien: Hammoda) Béchir », a confirmé la source rebelle.

Elle a cependant assuré que les mouvements de l’UFR n’étaient ralentis ni par les conditions météorologiques ni par les frappes de l’aviation tchadienne: « Nous avons des armes anti-aériennes ».

Avant le lancement de l’offensive de l’UFR, des sources rebelles avaient affirmé à l’AFP que leur coalition s’était considérablement renforcée avec des « centaines de pick-up et du matériel moderne » ainsi que des missiles sol-air permettant de contrer la force aérienne tchadienne, un élément clé des combats.


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