Les victimes sénégalaises menacent de saisir l’Onu : Jugez ou extradez Hissène Habré ! – Walf Fadjri

Les victimes sénégalaises des massacres et crimes contre l’humanité dont l’ex-président du Tchad, Hissène Habré, est présumé coupable menacent de saisir le Comité des Nations unies contre la torture. Elles veulent le jugement ou l’extradition de l’ancien homme fort tchadien vers la Belgique.

Les victimes sénégalaises de l’affaire Hissène Habré haussent le ton pour s’insurger contre le ping-pong judiciaire que connaît le dossier Habré. Elles l’ont fait savoir par le biais de leurs avocats, avec notamment le président de la Ligue sénégalaise des droits humains. Me Assane Dioma Ndiaye avertit que si d’aventure une décision ferme n’était pas prise à l’issue du 16e sommet des chefs d’Etat et de gouvernements de l’Union africaine, prévu le 30 janvier prochain, les victimes n’hésiteraient pas à saisir, de nouveau, le Comité des Nations unies contre la torture. Afin de contraindre le Sénégal à extrader Hissène Habré vers la Belgique qui se trouve le seul pays qui a, à ce jour, sollicité l’extradition de Habré, conformément à la Convention contre la torture de 1984 ratifiée par le Sénégal et qu’il a l’obligation de respecter, sous peine de sanction.

Les victimes fondent aujourd’hui beaucoup d’espoir sur la tenue prochaine du sommet de l’organisation panafricaine qui doit se prononcer définitivement sur le sort de Habré. En effet, l’avocat précise que suite à la décision rendue par la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), les victimes qui ont déjà été briefées sur le fait que l’Union africaine a ficelé les contours de ce que devrait être le tribunal ad hoc, espèrent que le Sénégal ne fera aucun obstacle à la tenue prochaine du procès. Et ce, après que les bailleurs auront dégagé les fonds nécessaires pour l’organisation du jugement de l’ancien homme fort du Tchad.

Me Assane Dioma Ndiaye estime, pour sa part, que le Sénégal ne devrait pas rater le train de l’histoire en saisissant l’opportunité d’être le premier pays africain à abriter un tribunal international ad hoc, créé par l’Union africaine. ‘Tous les tribunaux spéciaux ont été créés par les Nations unies : le Tribunal spécial pour le Rwanda, ceux pour la Yougoslavie et le Liban, entre autres. Le Sénégal et l’Afrique tiennent l’occasion de démontrer à la face du monde que les Africains ne sont pas réfractaires à la justice. Et qu’au contraire, ils sont capables d’organiser des procès avec toutes les garanties de respect des droits de l’Homme, de la défense notamment de la présomption d’innocence ainsi que le principe d’un procès juste et équitable’, note le ‘droit de l’hommiste’.

Pape NDIAYE


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