Insécurité alimentaire préoccupante­ – N’DJAMENA BI-HEBDO N° 951 du 22 au 24 mai 2006

sec Les 16 et 17 mai dernier, au Centre culturel français de N’Djaména, s’est tenue une série de conférences-débats dont les thèmes étaient axés sur l’alimentation. En toile de fond, les exposi­tions des femmes de l’Association tchadienne des opérateurs du secteur agroalimentaire (Atosa).

« Les politiques de la sécurité alimentaire et leurs instruments de mise en oeuvre » et « la vulnérabilité alimentaire au Tchad » sont les deux thèmes qui ont alimenté les débats lors de ces conférences.Animée par M. Batédjim, coordonnateur du programme national de sécurité alimentaire (Pnsa) et de Porreti Stefano, représentant du programme alimentaire mondial (Pam), cette série de conférences vient ainsi appuyer le défi du Programme national de sécurité alimentaire qui a pour objectif de contribuer à vain­cre la faim et combattre l’insécu­rité alimentaire en 2015.

Ce, par l’augmentation durable de la pro­ductivité et du niveau de produc­tion combinée à des mesures susceptibles de garantir l’acces­sibilité aux populations en den­rées alimentaires. Défi louable quand on sait que des milliers de vies humaines en proie à la guerre, à la famine et autres catastrophes naturelles ont besoin de se nourrir. Les récentes études montrent que notre planète a besoin plus d’une agriculture performante. Au Tchad par exemple, n’eût été la place im­portante qu’occupe le secteur ru­ral dans l’économie nationale, l’in­sécurité alimentaire est difficile­ment maîtrisable. Celle-ci se ma­nifeste de façon conjoncturelle due à une rupture de l’équilibre entre les disponibilités alimentaires et aux besoins de consommation; ensuite de manière structurelle par l’incapacité permanente de pro­duire assez d’aliments de base.

Selon Batédjim, le Tchad ne cor­respond en aucun cas au concept défini par le sommet mondial de l’alimentation de 1996 qui stipule en substance que « tous les êtres humains ont accès à une nourri­ture saine et nutritive pour satisfaire leurs besoins ».
Le hic, c’est que le Tchad vit de­puis un certain moment une situa­tion critique qui se caractérise par la régularité du déficit céréalier. La production alimentaire varie d’une année à une autre et ne permet plus de couvrir les besoins en cé­réales du pays selon la norme an­nuelle estimée à 159 kg par ha­bitant. De 1994 à 2004, les bi­lans montrent que les besoins ne sont en aucun cas couverts par la production nationale. L’ar­gument avancé est le faible ren­dement de principales cultures céréalières dans notre pays.

Ces rendements, selon les spé­cialistes, sont nettement infé­rieurs à ceux des pays à déve­loppement comparable. Selon les données sur la pauvreté pro­venant de l’Enquête réalisée sur la consommation et le système informel au Tchad (Ecosit), le Pib tchadien est estimé à moins de 200 dollars et sa population vit en deçà du seuil de la pauvreté.

La position géographique du Tchad peut être prise pour res­ponsable dans cette situation qui se révèle alarmante. Son en­clavement et certaines contrain­tes naturelles telles que l’éro­sion hydrique et éolienne, la baisse constante de la fertilité des sols et tant d’autres en di­sent long. Ajoutés à cette liste incomplète, l’invasion acridienne et l’afflux des réfugiés à l’est et au sud du pays.

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N’DJAMENA BI-HEBDO N° 951 du 22 au 24 mai 2006


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