Le bureau de droit d’auteur est vidé de son local pour le mariage de Haïga Déby fils – N’DJAMENA BI-HEBDO N° 953 du 29 au 31 mai 2006

Sur recommandation du ministre de la Communication et de la culture, le secrétaire général du gou­vernement a affecté le bâtiment qui abrite le bureau tchadien de droit d’auteur à Mme Haïga Déby, la sœur aînée du président de la République pour lui permettre de célébrer le mariage de son fils.

Le 22 mai dernier, les mem­bres du Bureau tchadien de droit d’auteur ont été délo­gés manu militari de l’immeu­ble qui abrite cette associa­tion d’utilité publique. Les mi­litaires se sont présentés avec une correspondance du secrétaire général du gouver­nement mettant désormais cet immeuble à la disposition de la soeur aînée du président de la République, Haïga Déby.

Selon des sources dignes de foi, c’est le ministre de la Communication et de la cul­ture qui a proposé au Sgg d’af­fecter ladite villa à Haïga Déby.

La grande soeur du président de la République a demandé ce local pour la mettre à la disposition de son fils qui prépare son mariage. Au nom de la solidarité gouverne­mentale et pour le motif de rendre service à un collègue, le Sgg n’a pas hésité un seul instant. Il a instruit ses servi­ces compétents pour exami­ner la demande de Haïga. Aussi, affirme-t-on au Sgg, « qu’il s’agit, selon la de­mande, d’une affectation pro­visoire de cinq mois, le temps de célébrer ce mariage ». Ainsi pour des noces royales, le bureau du droit d’auteur a déplacé ses mobiliers et autres matériels de travail au musée national.

L’immeuble en question a été affecté au ministère de la Culture, et a abrité auparavant des services relevant de ce département, notamment le Réseau de lecture publique et le Théâtre national. A sa création en 2005, le Bureau de droit d’auteur a emmé­nagé dans cet immeuble. Aujourd’hui, comme les pa­rents proches du président sont devenus des personna­lités qu’il faut entretenir aux frais de la République, c’est Haïga qui s’accapare de cette villa. Elle y a été encouragée par la turpitude des mem­bres du Bureau du droit d’auteur exploitée par le mi­nistre de la Communication et de la culture pour une rai­son hautement nationale.

En effet, pendant la campa­gne référendaire de la révi­sion constitutionnelle, le bu­reau de soutien, dénommé « bureau blanc », dirigé par Mme Haïga Déby, a loué ce local. Le bureau blanc a réfectionné le bâtiment en ré­tablissant l’électricité et le té­léphone qui ne fonctionnaient plus. Ainsi, les ordinateurs offerts par l’Organisation mondiale de la propriété in­tellectuelle (OMPI) au bureau tchadien de droit d’auteur étaient utilisés aux fins de cette campagne référen­daire. Lors de la campagne présidentielle de 2006, ce lo­cal a été également utilisé par les partisans de ce fa­meux bureau blanc de Mme Haïga Déby.

Le comble, c’est que cette mise à disposition d’un im­meuble de l’Etat, pour raison de mariage à une personne inconnue de la République, se passe au moment où l’Etat clame avec vacarme que ses forces de sécurité ont entre­pris de déloger les familles militaires qui ont squatté des bâtiments publics. En fait, on sait que Déby Itno se cache derrière l’argument d’occupa­tion anarchique des bâti­ments publics pour chasser des familles des militaires qui ont déserté les rangs de l’armée.

En fait, la gestion des im­meubles de l’Etat par le Se­crétariat général du gouverne­ment ressemble bien à un co­pinage. Alors que le gouver­nement de Moussa Faki avait affecté un immeuble aux or­ganisations professionnelles des médias pour en faire une maison de la presse, celui de Yoadimnadji est venu l’annu­ler pour l’affecter à ses mi­nistres. Aujourd’hui, cette villa et d’autres (quatre au total) servent de garçonnières à ces ministres.

Hubert Bénadji
N’DJAMENA BI-HEBDO N° 953 du 29 au 31 mai 2006


Commentaires sur facebook