IDI pour un dialogue exclusif – N’DJAMENA BI-HEBO N° 957 du 12 au 14 juin 2006

DialogueDéby Itno a-t-il enfin pris la mesure de l’état de déliquescence dans laquelle sa gestion de la cité a plongé le pays? Rien n’est moins sûr.

Alors que de toutes parts, les voix s’élèvent pour exi­ger l’instauration d’un dialogue sans exclusif en­tre les différentes composantes de la scène nationale, le président fait une toute petite ouver­ture en demandant au gouvernement d’engager des pourparlers avec l’opposition démocratique uniquement.

On se rappelle que cette opposition a fait des propositions concrètes au gouverne­ment qui n’y a pas donné suite. Au contraire, IDI n’a eu de cesse que de traiter les leaders de cette opposition avec un mépris royal. Il a ainsi affirmé sur tous les tons qu’il les a utilisés les uns après les autres.

En appelant au dialogue, Déby Itno ne cherche rien d’autre qu’à gagner du temps. Les partenaires ont expressément demandé au pré­sident de donner des signes tangibles de chan­gement avant son investiture prévue pour le 8 août.

Le principal signe n’est autre chose que le dialogue avec les différentes oppositions, ce qui n’est apparemment pas l’option de Déby Itno qui choisit de faire la guerre.

D’ailleurs, les observa­teurs font remarquer que des intenses prépara­tifs sont en cours pour une reprise des affronte­ments entre l’Ant et les différents mouvements politico-militaires. L’exclusion des mouvements armés de la table de négociation pourra accélé­rer les choses.

Mais en attendant, on voit mal l’opposition dé­mocratique engager des discussions alors qu’elle a toujours demandé que la rébellion prenne part aux négociations pour parvenir à une paix définitive. En cela, le point de vue de ladite opposition rejoint celui des mouvements armés. Il serait donc mal venu que l’opposition démocra­tique fasse cavalier seul. D’ailleurs, on se de­mande bien quel serait le crédit d’une négocia­tion ignorant la réalité sur le terrain qui indique bien que les rebelles sont incontournables, il est bien curieux qu’un gouvernement qui s’implique dans la résolution des crises chez ses voisins refuse de chercher les voies et moyens de par­venir à une paix durable chez lui.

A notre humble avis, il faudrait que les amis du Tchad fassent comprendre au pouvoir que sa po­sition est incompréhensible d’autant que IDI les place dans une situation très inconfortable. Ils l’ont jusqu’ici soutenu alors que ses performan­ces sont plus que médiocres. Par son entête­ment, il rend presque nécessaire la prise du pouvoir par la force, ce qu’ils ont toujours condamné. Pendant combien de temps pourront-ils continuer à tolérer ses incohérences ?

La Rédaction
N’DJAMENA BI-HEBO N° 957 du 12 au 14 juin 2006


Commentaires sur facebook