Un ambassadeur délivre des attestations de Bac – N’DJAMENA BI-HEBDO N°978 du 25 au 27 septembre 2006
Alors que se ses prérogatives ne lui permettent pas, l’Ambasssadeur du Tchad au Cameroun, Sékimbaye Bessané André, se permet, contre toute attente des autorités rectorales de N’Djaména, de délivrer des attestations du bac tchadien en moyennant 15.000 FCFA et sans un reçu. Les termes de cette attestation, dûment signée de la République du Tchad en République du Cameroun (voir fac similé), précisent simplement l’admission de l’intéressé au bac tchadien, la session, le centre d’examen et la série dans laquelle le postulant a composé. En plus, cette attestation de Sékimbaye Bessané mentionne qu’elle est délivrée à titre provisoire pour servir et valoir ce que de droit.
Selon le vice-recteur de l’Université du Tchad, Zakaria Fadoul « l’ambassadeur a eu par le passé à mettre la main sur une centaine de fausses attestations de bac tchadien, en possession des Camerounais ou Tchadiens au Cameroun ». Par conséquent, il téléphonait au rectorat pour vérifier la conformité de ces diplômes qu’il avait sous la main.
Fort de cet exploit, il a demandé cette année, la liste complète des admis au bac que le rectorat lui a envoyée. En possession de cette liste, l’ambassadeur a innové en introduisant cette attestation provisoire au sein de ses services, histoire de se faire peut-être un peu de beurre. Malheureusement pour les bénéficiaires qui ont mordu à l’appât, cette attestation provisoire, introduite dans les dossiers pour l’inscription en faculté ou pour les demandes de bourses, est catégoriquement rejetée par les services universitaires du Cameroun.
Se sentant ainsi grugés par l’ambassadeur, les lauréats camerounais au bac tchadien, session de juin 2006, sont obligés de déferler sur N’Djaména depuis la semaine dernière, larmes aux yeux, pour enfin retirer leurs vraies attestations.
Cette initiative maladroite de l’ambassadeur Sékimbaye Bessané intervient après une autre de juin dernier. En ce mois, raconte un candidat camerounais, l’ambassadeur avait astreint les postulants camerounais au bac tchadien à souscrire une assurance maladie, à concurrence d’un même montant auprès d’une société de droit camerounais dont les bureaux sont logés à Kousséri voisin, avant de venir composer à N’Djaména. A cet effet, des noms des cliniques et médecins à N’Djaména ont été brandis aux candidats camerounais. Mais peu d’entre eux sont tombés dans le piège, raconte un Camerounais.
Djéndoroum Mbaïninga
N’DJAMENA BI-HEBDO N°978 du 25 au 27 septembre 2006