L’argent de la campagne présidentielle divise la communauté de Béboto – Le Temps N° 482 du 7 au 13 juin 2006

LA SEMAINE dernière, un communiqué signé par un groupe dit de jeunes de Béboto (dans le Logone oriental) affirmait, dans des termes menaçants, que leur chef de race à N’Djaména, prétendument destitué, reste toujours en place et qu’il en sera ainsi longtemps. Ce communiqué met un plus sur la place publique les déchirements entre les fils de Béboto autour du détournement présumé de 10 millions de francs CFA par leur chef de race. De l’argent que lui aurait remis le Président de la République pour la campagne consécutive à la présidentielle du 3 mai dernier et qu’il aurait tout simplement « privatisé « .

Le chef de la communauté de Béboto se serait aussi rendu coupable d’une autre indélicatesse, en feintant, une fois sur le terrain, le MPS au profit du Viva Rndp, son ancien parti, pour qui il aurait battu campagne à fond. Mis au parfum de tout cela, des membres de cette communauté à N’Djaména piquent une colère noire et convoquent une Assemblée générale (AG) au centre Don Bosco, au quartier Chagoua.

Une AG au cours de laquelle le chef de la communauté a balayé toutes les accusations portées contre lui et a donné la vraie version, selon lui, de toute l’affaire. Selon lui, donc, il a effectivement adressé une lettre, au Chef de l’Etat, dans laquelle il a demandé un véhicule et une somme de 10 millions de Fcfa pour la campagne présidentielle dans la sous-préfecture de Béboto. Mais, selon lui toujours, aucune réponse ne lui est retournée. Il a révélé cependant avoir reçu deux cent mille francs CFA du MPS et quatre cent, autres, mille francs CFA du général de brigade Mahamat Saleh Brahim, oncle du Président de la République. Mais cet argent, selon lui, était destiné particulièrement aux chefs traditionnels et c’est à ce titre qu’il en a aussi bénéficié. Une version que les participants à l’AG n’ont, manifestement, pas intégré puisqu’ils ont pris la décision de le destituer. Mais, apparemment, le communiqué de ce groupe, dit de jeunes de la communauté, annulant cette destitution, semble dire que l’affaire n’est pas encore terminée.

Correspondance particulière
Le Temps N° 482 du 7 au 13 juin 2006


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