Allah n’exauce pas toutes les prières – Le Temps N° 484 du 21 au 27 juin 2006

Notre Déby national, sentant le dan­ger qui plane sur son pouvoir chancelant, convoque l’Imam de la grande mosquée pour lui faire la prière par son staff des marabouts. Des milliers de versets coraniques pour lui implorer Dieu.

Le travail abattu et la « fatia » prise, le clan se disloque avec le départ à l’Est de Yaya Dilo, Tom et Timane Erdimi, Sébi Aguid, Abakar Tolimi et d’autres Zaghawa de la grande fa­mille. Mais ce premier avertissement n’ébranle en rien la détermination du locataire du Palais rose qui recommande encore à son Imam de faire lire une seconde fois des versets corani­ques mais toujours Allah refuse et envoie comme sanction la fermeture du compte de la Banque mondiale le privant de fonds pour la future génération qu’il veut utiliser pour ses dépenses de prestige.

Malgré cette sanction, Déby reste imper­turbable et demande pour la 3ème fois la lecture du Saint Coran. L’ordre exécuté, cette fois-ci l’avertissement viendra du ciel. Allah déverse sur la capitale tchadienne une traînée de poudres jaunâtres qui est un mauvais signe pour le pouvoir va­cillant du MPS. Déby ne se décourage pas et pour la qua­trième fois, l’Imam est prié de convoquer son escouade des « Mahométans » pour le même boulot.

Aussitôt la lecture finie, le capitaine Mahamat Nour du FUC et sa colonne effectuent un raid spectaculaire sur la capitale le 13 avril, raid semblable à l’opération Entebbe effectuée par un commando Israélien en Ouganda pour libérer leurs otages aux mains d’un commando Palestinien. De Tel-Aviv à la localité ougandaise Entebbe, c’est une dis­tance de 4000 kilomètres environ. Quel exploit?

Malgré cette action militaire, IDI n’est pas inquiété et recommande pour la 5éme fois la même tartufferie religieuse. L’Imam et son staff se mettent à l’oeuvre. Cette fois-ci, c’est l’Imam Hassane Hissène Abakar lui même qui rece­vra le châtiment divin, il sera poignardé dans son bureau de la grande mosquée pour une affaire de conciliation qu’il a mal tranché.

Alors Déby lâche prise car si jamais, il de­mande pour la 6eme fois cette tartufferie reli­gieuse, Allah le châtiera à son tour après le chef des Mahométans c’est autour du chef de l’Etat de subir les conséquences.

Le miséricordieux n’exauce pas n’importe quelle prière, désormais IDI place son espoir sur la France chiraquienne.Ce n’est pas tout, le 11 juin un Transall transportant 80 caisses d’armes françaises s’est écrasé au périmètre de l’aéroport d’Abé­ché. Auparavant déjà, le 24 avril, un avion en provenance de la Libye a fait crash à Kousseri. Tous ces avertissements ont pour but de ramener notre PR à la raison mais peine perdue, l’injustice chez Déby a valeur de Tadjania chez le musulman.Imaginez quelqu’un qui pratique l’injustice même dans son foyer conjugal entre ses épouses. Selon la religion musulmane, la première femme est celle avec qui on a fait la « fatia » premier.

Halimé Déby par exemple est mariée la première, elle est mère d’une dizaine d’enfant elle est d’ailleurs la plus belle de toutes épouses. Conscient de son rôle d’un homme injuste, IDI lui arrache ce rang de la première Dame qui lui est dû naturellement pour l’attribuer à la jeune Hinda et pire encore, il arrache le bureau de Brahim Déby, le fils aîné Halimé pour le donner aussi à Hinda. Mal, tout ça Brahim qui se fait Cow-boy dans quartiers n’est même pas capable de défendre la couronne de sa mère.Son père, dès qu’on lui dit la vérité, s’indigne, s’offusque comme c’est un homme ombrageux. Tout conseil dans le sens est synonyme de conspiration contre bon son pouvoir.

Personnellement le Tchad m’inquiète et peur d’une somalisation du conflit parce que Déby n’est pas un homme doué de raison, il est le symbole même de la violence et ne peut céder que devant une grande violence.

Al hadji Garondé Djarma
Le Temps N° 484 du 21 au 27 juin 2006


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