Des groupuscules armés regagnent l’ANT==Takadji Edouard – L’Observateur N° 379 du 7 juin 2006==
107 éléments de l’Armée Populaire de la Restauration Démocratique (APRD) de Neldibaye Yacinte ont regagné le week-end dernier le bercail. La cérémo¬nie de ce reversement a été présidée par le ministre chargé des Droits de l’Homme Abdéraman Djasnabaille et celui de l’Administration du Territoire Mahamat Ali Abdallah Nassour, représentant le ministre de la Défense.
C’était le 3 juin dernier au centre d’instruction de la Loumia, loca¬lité située à 80 Km à la sortie sud de N’Djaména. Ce retour faut-il le préciser est l’œuvre des autorités du Mandoul qui ont entamé des négociations avec l’ancien chef d’Etat major de Abdoulaye Miskine. Il faut noter que parmi ces éléments, il y a deux jeunes filles et trois femmes, le reste étant composé majoritairement des jeu¬nes de moins de 25 ans dont certains sont des anciens éléments de L’ANT. Ces ex-combat¬tants sont des ressortissants de Moissala, Moundou et Goré. Ils ont été désarmés avant d’être transpor¬tés de Moissala à la Loumia et sont actuellement en civil. Certains d’ent¬re eux ont sou¬ligné avoir pris part aux com¬bats qui ont causé le départ du président Centrafricain Ange Félix Patassé en 2003. Le chef d’Etat Major de l’APRD, Neldibaye Yacinte a souligné pour sa part que « c’est la misère subie sans récompense dans la brousse qui a motivé ce retour ». Une autre équipe de l’APRD est déjà mise à la disposition des autorités du Mandoul et sera accueillie dans les jours à venir, a indiqué le ministre des Droits de l’Homme. M. Djasnabaille a rappelé que « beaucoup de ces éléments sont des anciens militaires. Ils veulent aller combattre sur le front de l’Est parce qu’il y a eu tentative de manipulation en leur direction et ils ont rejeté cela. Aujourd’hui, c’est le lieu de le dire. Vous êtes dans un cen¬tre d’instruction, c’est une bonne chose car le gouvernement vous prendra en charge ». A tra¬vers leurs doléances remis au gouvernement, les ex-rebelles ont souhaité regagné la vie active. Les militaires veulent retourner dans l’armée, d’autres la gendarmerie, la douane. Le ministre Mahamat Ali Abdallah Nassour a souligné pour sa part « qu’en principe, après la Conférence Nationale Souveraine (CNS) de 1993 où la hache de guerre a été définitive¬ment enterrée, il ne devait plus y avoir de rai¬son de s’exprimer par les armes. Il y a d’autres moyens, de nous éviter de replonger le pays dans un bain de sang inutile. Il y a toujours des manipulateurs qui sont aussi manipulés par l’extérieur, par des apatrides qui cherchent à voir le sang des tchadiens couler ».
Takadji Edouard – L’Observateur N° 379 du 7 juin 2006