La famille d’un rebelle déguerpie! – L’Observateur N° 391 du 27 septembre 2006

Après avoir déguerpi, manu militari, en février dernier, les familles de Tom Erdimi et du Général Seby Aguid, actuellement en rébellion à l’Est, l’heure a sonné pour la famille du général rebelle, Issaka Diar. C’était le 14 septembre dernier.

Il est 7 heures ce 14 septembre 2006, lorsqu’un groupe de gendarmes, à bord de plusieurs véhicules, fait une descente musclée au domi­cile de la famille du général rebelle, Issaka Diar pour la mettre hors de ce logis qu’elle occupe depuis de décennies. Cette maison fait face à la maison d’arrêt de N’Djaména et c’est là où se trou­ve le bureau blanc du MPS. Ces gendarmes, selon la famille, dès leur arrivée, ont demandé à celle-ci de vider la maison car la décision « vient d’en haut ». Le temps pour les membres de la famille de demander des explications, les gendar­mes font irruption dans les chambres et jettent les effets dehors. A la va vite, plusieurs objets sont détruits, certains éparpillés dans la cour et d’aut­res dans la rue. Dans la foulée, trois membres de la famille, dont deux femmes et un homme, sont arrêtés et conduits à la gendarmerie où ils passe­ront plus de 10 heures de garde à vue avant d’ê­tre relâchés. Il s’agit de Fatimé Abakar, Gouara Diar et Issaka Arim. Rappelons que cette famille a été renvoyée pour une première fois en mars der­nier, mais juste après le raid manqué du Front Uni pour le Changement et la Démocratie (FUCD), en avril dernier, ordre lui a été donné de regagner cette concession. Mais, six mois après, une autre décision renvoyant à nouveau cette famille tombe. « les gendarmes nous ont dit que la maison que nous occupons appartient à l’ASECNA et nous devons donc la libérer. On ne comprend plus ce qui se passe car c’est pour la deuxième fois que nous subissons le même sort », souligne un jeune que nous avons rencontré dans la cour. Malgré les bagages mis dans la rue, la famille campe sur sa position en restant au sein de la concession. Car elle ne sait pas où aller. A 16 heures, sous la menace de la pluie, les gendarmes leur ont per­mis de faire rentrer les effets dans la maison. Mais, tout autour de la concession, des gendar­mes sont en faction. Par petits groupes, débout, assis ou même couchés à même le sol, les gen­darmes gardent l’oeil. Une dizaine d’entre eux, seulement, ont des armes, le reste ne dispose que de simples gourdins.

Edouard Takadji
L’Observateur N° 391 du 27 septembre 2006


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