Quatorzième anniversaire de l’URD: Kamougué appelle à un dialogue national sincère – Le Progrès N° 1964 du 22 mai 2006
L’Union pour le Renouveau et la Démocratie (URD) a quatorze ans ce samedi 20 mai 2006. Son anniversaire, célébré le même jour, au domicile de son patron, en présence des militants du parti et de la coordination des Partis Politiques pour la Défense de la Constitution (CPDC), au quartier Ardep-Djoumbal à N’Djaména, coïncide avec la date de naissance de son président fondateur, M. Kamougué Wadal Abdelkader.
Le secrétaire général national de l’URD, M. Assana Digamadji rappelle que, depuis la création du parti, le 20 mai 1992, « URD n’a jamais caché son ambition d’accéder à la magistrature suprême par la voie des urnes. Sa détermination de devenir le creuset de la Nation ne souffre d’aucune ambiguïté », dit-il. Cependant, note -t-il, «au fur et à mesure que les années passent, la démocratie recule à grands pas au Tchad, contrairement aux déclarations des responsables du MPS selon lesquelles la démocratie avance à grands pas». Après avoir fait un bref aperçu de la naissance du parti jusqu’à ce jour, son président fondateur, M. Kamougué Wadal Abdelkader, se prononce sur le scrutin présidentiel du 3 mai dernier et la situation politique actuelle du pays. Pour lui, «l’organisation des élections sous Déby est une véritable antithèse de la démocratie». Il s’agit, estime Kamougué, d’une simple manœuvre tendant à légitimer la confiscation du pouvoir par les armes.
« Nous avions cru que la vertu l’emporterait sur le vice et que l’Homme étant perfectible, nos dirigeants entendraient la voix de la raison. Il en est rien et notre conclusion est sans hésitation, le MPS et ses dirigeants sont en train éloigner le Tchad de la voie de la démocratie qu’ils s’étaient proposé d’instaurer dans notre pays», déclare M. Kamougué Wadaldelkader. Les dirigeants de l’URD pensent que l’élection présidentielle qui vient de se dérouler n’a fait que replonger le Tchad dans l’incertitude totale. Sur le terrain, indique-t-il, les différentes parties fourbissent leurs armes pour le guerre totale, c’est pourquoi l’URD appelle un dialogue national exclusif.
Ce dialogue, pour M. Kamougué Wadal Abdelkader, ne sera pas celui de sourds, ce ne sera pas un moment de partage de gâteaux ni une renaissance du gouvernement d’union nationale ou de large ouverture. Ce ne sera pas non plus un gouvernement autour du programme du président Id riss Déby Itno. Il s’agit, dit-il, de se retrouver tous, dans la sérénité, pour autopsier les maux dont souffre le Tchad, de mettre en place des institutions nécessaires à l’administration des remèdes de choc, puis d’organiser des élections crédibles, qui respectent le choix du peuple. D’après lui, le salut du Tchad viendra de cette démarche et chacun doit s’y atteler, «Notre parti prend l’engagement de ne pas trahir ni entrer dans une compromission rétrograde».
Evariste Romnelm
Le Progrès N° 1964 du 22 mai 2006