Un véhicule chute encore du pont de Chagoua: – Le Progrès N° 1969 du 29 mai 2006

bus Un bus, de marque Hiace, immatriculé 18 B 1002 A, en provenance de Koundoul pour N’Djaména, avec une vingtaine de personnes à bord, termine, ce dimanche, sa course dans le fleuve Chari, en chute du pont Chagoua. Six personnes perdent la vie sur place. Parmi les seize blessés transportés à l’Hôpital Général de Référence Nationale (HGRN), quatre trou­vent encore la mort au pavillon des urgences. Les treize autres blessés sont aussi, pour la plupart, dans un état critique au pavillon des urgences de l’HGRN.

En cette matinée dominicale, les passagers, en majorité arrivés de Béré et de Doba (au Sud du pays), à Koundoul, par un camion de transport de marchandises, embarque dans le bus pour le reste de leur trajet. Le transport de personnes dans des camions étant interdit, pour ne pas se faire punir au niveau du poste de contrôle à l’entrée de la capitale, un bus achemine à N’Djaména les occupants du gros véhicule avec quelques autres passagers de Koundoul, témoigne Enoch Kembaye, la vingtaine, rescapé de l’accident. Ce matin du dimanche 28 mai 2006, à 8 h 45 min, sur le pont de Chagoua, raconte difficilement Marie Maïmouna, la cinquantaine, couchée à même le sol comme d’autres passagers, au pavillon des urgences de l’HGRN, l’accident est interve­nu au moment où le chauffeur voulait éviter un homme traînant un pousse-pousse. «Il braque son volant sur le côté droit. L’un des pneus escalade l’estrade des piétons. Il ne peut donc pas le redresser à temps». A cet endroit, il n’y a pas de garde-fou, un camion à benne basculante l’ayant emporté, il y a quelques mois, dans sa chute au même endroit, sans qu’il ne soit réparé jusque-là. L’attention du chauffeur de bus serait attirée par les fidèles des églises protestantes qui procédaient à un baptême aux pieds du pont, observe le chef de poste pour la circu­lation au rond-point de Chagoua, M. Mangana Foulah. Les personnes blessées ainsi que les corps des passagers morts sont remontés du fleuve avec le concours de piroguiers. Le bus, déjà dans un état piteux, est presque irrécupérable après le drame. Les sièges et les portières sont éparpillés à côté de quelques effets des vic­times. Quelques heures après l’accident, des traces de sang sont encore visibles dans l’eau. Le milieu du pont est embou­teillé par des personnes en voitures, à motos ou à pied, qui s’arrêtent pour jeter un coup d’oeil dans le fleuve. «Comment un pont peut rester sans garde-fou ?» se demande un passant. Les parents des vic­times, venus nombreux, sont en larmes au pavillon des urgences et à la morgue de l’HGRN. Le commissaire du septième arrondisse­ment indique qu’il a demandé, en vain, la réparation de cette partie des garde-fous. La circulation est vraiment risquée puisque les gens qui passent par là, alors que le pont n’est pas illuminé, peuvent tou­jours chuter dans le fleuve, relève le poli­cier Mangana Foulah.

Evariste Romnelem
Le Progrès N° 1969 du 29 mai 2006


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