Le Conseil constitutionnel confirme la victoire du MPS: – Le Progrès N° 1969 du 29 mai

Itno I.D. Itno, réélu dès le premier tour – Kassiré et Mahamat Abdoulaye le félicitent

Le Conseil constitutionnel a proclamé, hier, dimanche 28 mai 2006, dans l’après-midi, les résultats définitifs de la présidentielle du 3 mai dernier. Malgré les irrégu­larités relevées d’office par le juge constitutionnel, conduisant à l’annulation de 3 742 bureaux de vote, et un taux de partici­pation revu à la baisse (53,08 % au lieu de 61,49%), le candidat du MPS, Idriss Déby Itno l’emporte, dès le premier tour, avec 64,67% des voix valablement expri­mées. La CENI l’avait cré­dité de 77,53%. Juste à la fin de la proclamation des résultats définitifs, le can­didat qui le secondait, Nouradine Delwa Kassiré Coumacoye, l’a appelé pour le féliciter. Le candi­dat du MPDT, Mahamat Abdoulaye qui occupe le quatrième rang avec 7,07% fait de même. Kassiré qui secondait Déby et ne disposait que de 8,81% aux résultats provisoires de la CENI, grimpe et obtient hier, presque le double de son premier score. Il s’en sort, au finish, avec 15,13%. Pourtant, ce sont ces deux-là qui ont déposé des requêtes.

Mahamat Abdoulaye, le candidat du Mouvement pour la Paix et le Développement du Tchad (MPDT) et Nouradine Delwa Kassiré Koumakoye du Viva RNDP avaient formulé leurs griefs le 18 mai 2006 au conseil. Leurs requêtes sont jugées recevables et fondées, partiellement. Le conseil considère que, les irrégu­larités relevées par les deux can­didats, tout comme celles consta­tées par le Conseil constitutionnel « ne sont pas de nature à entacher la régularité de l’ensemble du scrutin». Ces irrégularités portent, entre autres, sur de défaut de signatures, voix obtenues supé­rieures aux suffrages exprimés, non mention des noms de membres du bureau de vote, défaut des fiches de résultats…

Le conseil a noté, toutefois, que certains griefs formulés par les deux candidats étaient restés vagues et sans fondements. Comme les requérants ne sont pas précis et que le conseil ne dis­pose pas d’élément d’appréciation pour sanctionner, «il y a lieu de dire que le grief n’est pas fondé», tranche le prési­dent du conseil constitu­tionnel, David Houdeïngar Ngarimaden.

Ces résultats définitifs bouclent un scrutin qui s’est déroulé dans un cli­mat de psychose créé par les rebelles ayant promis de le perturber. Les mili­tants, surtout du MPS, parti au pouvoir, avaient bravé ces intimidations. Ainsi, le jour même de l’at­taque de la capitale du 13 avril, un meeting auquel le directeur de campagne a pris part a eu lieu, au Palais du 15 Janvier. Ce même palais a essuyé les tirs des rebelles du FUC dans la matinée.

La proclamation des résul­tats définitifs a été suivie par le président de la République, le candidat du MPS, Idriss Déby Itno, au siège national de son parti, en présence du Premier ministre, Pascal Yoadimnadji, du secrétaire général du MPS, Mahamat Hissène, et de plusieurs personnalités du parti. Juste après, à 20 heures, le gagnant de cette élection a pris part, accom­pagné de son épouse Hinda Déby Itno, à un banquet offert par la direction nationale de campagne du MPS à l’hôtel Kempenski.

Pour le secrétaire général du Mahamat Hissène, par cette élection, le peuple vient de remettre le Tchad sur pied derrière un guide éclairé. «Maintenant, un autre chan­tier commence, pour la construction du pays». II remer­cie tous les mili­tants qui ont bravé les intimi­dations pour aboutir à un taux de partici­pation hono­rable. «Détendez-vous, c’est une céré­monie de réjouissance», déclare le candidat élu du MPS à l’assis­tance. Celle-ci a suivi le président et n’a pas manqué de bouger au rythme des artistes. Même le fleg­me des diplomates et autres tech­nocrates s’est effondré devant les notes du jeune artiste Mahamat Ahmat Youssouf, qui a adapté et interprété le célèbre «Dambadjoya Mara Zéné» du défunt Moussa Chauffeur. Alkanto, Halata JPP, Mandargué…et autres artistes ont montré leurs talents trempés dans des thèmes politiques. L’heureux élu qui était resté jusqu’à 23h 45 min, a aussi esquissé un pas de danse. Cette réjouissance n’a pas fait oublier les grands chantiers qui attendent le pays. «Demain c’est le travail !» rappelle, à juste titre le chef de l’Etat.

Béchir Issa Hamidi et Mahamat Hassan Adoum
Le Progrès N° 1969 du 29 mai


Commentaires sur facebook