Entre rêve d’enfance et difficultés de la vie : Mahamat Ali Hamat prépare la sortie de «Badawiya» – Le Progrès N° 1972 du 1er juin 2006
«Le cinéma était pour moi un rêve d’enfant. Etant gosse, je regardais des films chinois, indiens et américains et m’étais fixé comme objectif de pouvoir réaliser la même chose chez moi». Ce rêve s’est réalisé à plus de 25%, selon Mahamat Ali Hamat, aujourd’hui réalisateur et acteur.
Ce jeune de 33 ans, né à Moussoro, a déjà joué dans cinq films du célèbre Colonel Al-Kanto, encore Commandant à l’époque. Actuellement, Mahamat Ali Hamat tourne pour son propre compte avec deux films à son actif. « Badawiya, ma vie», qui traite d’une histoire d’amour entre un conducteur de pousse-pousse et la fille d’un richard, convoitée également par un ministre, est son premier film. Il l’a tourné par ses propres moyens. Le deuxième, «L’amour au sein de la famille», qui est aussi une histoire d’amour, est celui qui l’a fait connaître au public parce qu’il y a joué aussi le rôle d’acteur principal. Orphelin, Khoulam est recueilli par son oncle paternel. C’est ainsi que sa cousine tombe amoureuse de lui. Mais, Khoulam craignant la colère de son oncle, devient réticent. La cousine, enlevée par des brigands, sera héroïquement libérée par Khoulam, son cousin. Mahamat Ali Hamat se prépare à réaliser son troisième film «Al Asrar», dont l’histoire tourne autour de la violence que vivent les Tchadiens, les sultanats du Tchad, etc. Ce film sera tourné entre N’Djaména, Gaoui et Gassi, où se trouvent des éléments historiques et culturels du pays.
Mahamat Ali Hamat a commencé l’art au quartier dans un club dénommé «Les jeunes étoiles du Nord» en 1993. Une année après, il s’est lancé dans l’écriture de scénarios. En mars 2001, il a créé la compagnie «Miroir sans tâche». Cette dernière compte en son sein une vingtaine d’acteurs, dont la plupart formés par lui-même. Cependant, Mahamat Ali Hamat dit éprouver des difficultés quant aux financements de la réalisation de ses oeuvres. «J’ai la chance d’être apprécié par les personnes par apport à ce que je fais, mais, malheureusement, peu de gens se donnent cette volonté d’aider les artistes. Or, réaliser, par exemple, un long métrage comme ce que j’ai l’ambition de faire nécessite des moyens conséquents», affirme Mahamat Ali Hamat, qui n’est encore qu’ouvrier à la Compagnie Sucrière du Tchad.
Naïm Ahmat Baba
Le Progrès N° 1972 du 1er juin 2006