A la table de négociations avec le gouvernement: L’opposition veut aller avec la rébellion – Le Progrès N° 1979 du 12 juin 2006
L’appel au dialogue lancé par le gouvernement, à l’issue de son conseil ordinaire du jeudi 8 juin 2006, est diversement apprécié par la classe politique de l’opposition. A ce conseil ordinaire, le chef de l’Etat, Idriss Déby Itno a instruit le gouvernement de M. Pascal Yoadimnadji d’approcher les partis politiques légalisés et prendre l’initiative d’amorcer «un dialogue politique interne, tchado-tchadien» pour permettre aux Tchadiens eux-mêmes de se donner les moyens et la volonté politique de construire leur pays, en renforçant les acquis démocratiques.
Mais, ce dialogue n’intègre pas l’opposition armée et autres groupes non démocratiques. Le porte-parole de la Coordination des Partis politiques pour la Défense de la Constitution (CPDC), M. Ibni Oumar Mahamat Saleh, lui, trouve anormal, sinon illogique l’exclusion de l’opposition armée du dialogue national. Selon lui, ce dialogue doit réunir, autour d’une même table, les fils et les filles du Tchad, dans leur ensemble, pour discuter de l’avenir de leur pays. Cela doit être un dialogue sans exclusive, regroupant l’opposition démocratique, l’opposition armée et le pouvoir. «Sinon, ce dialogue ne changera pas les choses et ce sera peine perdue», dit-il.
La position du porte-parole de la CPDC est partagée par le porte-parole des rebelles à Paris, docteur Albissaty. S’il faut un dialogue national, cela ne doit pas exclure un seul Tchadien, rebelle ou non, dit-il. Le coordonnateur exécutif de Fédération Action pour la République (FAR Parti fédération), M. Ngarlejy Yorongar Le Moiban, abonde dans le même sens à la Radio Tchad. Pour le président du parti VivaRNDP, M. Nouradine Delwa Kassiré Coumakoye, arrivé en deuxième position après M. Idriss Déby Itno, candidat du MPS, à l’élection présidentielle du 3 mai dernier, le dialogue ne concerne, en premier lieu, que les partis politiques. C’est aux partis politiques de choisir de faire appel ou non aux Associations des Droits Humains (ADH) et autres organisations de la société civile. «Celui qui a des choses à dire doit le faire en présence d’interlocuteurs, autour d’une même table, seul lieu de discussion pour trouver une solution au problème tchadien», avance M. Kassiré Coumakoye. Il se dit absolument pour ce dialogue national prôné par le gouvernement. Les partis politiques de l’Alliance, eux, donne aujourd’hui, à l’hôtel Novotel La Tchadienne une conférence de presse sur la proposition de dialogue national du gouvernement.
G.N.S.N.
Le Progrès N° 1979 du 12 juin 2006