Devant le Conseil de Sécurité de l’ONU: Le Tchad poursuivra le Soudan – Le Progrès N° 1979 du 12 juin 2006
«Il ne doit pas y avoir une prise de pouvoir par les armes dans cette Afrique moderne», tranche le chef de la délégation du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies (ONU), en commentant les coups de force des rebelles de l’Est du Tchad. Conduite par l’ambassadeur de France auprès des Nations unies, M. Jean Jacques de la Sablière, au lieu du Britannique Emyr Jones Parry comme prévu, la délégation a abordé avec les autorités tchadiennes, dès son arrivée le vendredi 9 juin 2006, la crise du Darfour, la situation de réfugiés soudanais au Tchad et la déstabilisation du Tchad par le Soudan.
La délégation s’est rendue à l’Est du Tchad avant de s’envoler pour la République Démocratique du Congo (RDC). A cette délégation, le chef de l’Etat, M. Idriss Déby Itno, a rappelé les efforts consentis par le Tchad pour le règlement de la crise du Darfour. Toutefois, le président de la République, s’est engagé à aider à la restauration de la sécurité dans cette partie du Soudan, tout en demandant l’aide de la communauté international. D’après le ministre des Affaires Etrangères et de l’Intégration Africaine, M. Ahmad Allam-Mi, une plainte sera déposée aux Nations unies contre le Soudan, qui menace la paix et la sécurité du Tchad. Selon M. Ahmad Allma-Mi, le Tchad s’engage à assurer la paix et la sécurité mais dénonce, très clairement, le plan de sa déstabilisation par le Soudan.
Pour le chef de la délégation, M. Jean Jacques de la Sablière, la rencontre entre les hautes du pays et sa délégation a permis aux différentes parties d’aller au fond des questions. «Nous souhaitons que la tension entre les deux pays baisse», déclare-t-il. «La stabilité du Tchad est nécessaire pour la stabilité de toute la région», conclut M. Jean Jacques de la Sablière. Cette mission, d’après lui, envisage aussi de prendre des dispositions sérieuses contre le recrutement des réfugiés par des groupes rebelles opérant dans la zone. Quant aux tentatives de coups de force, l’ambassadeur de France auprès des Nations unies rappelle que, le Conseil de Sécurité condamne toutes tentatives de prise de pouvoir par les armes, qui sont contraires à ses principes. Cette visite intervient après la signature de l’accord de paix d’Abuja sur le Darfour et l’élection présidentielle du 3 mai dernier au Tchad. M. Jean Jacques de la Sablière, indique que cette mission vise à évaluer la crise du Darfour et ses conséquences sur le Tchad, surtout au plan sécuritaire et humanitaire. «La communauté internationale doit reconnaître le fardeau que le Tchad porte, depuis quelques années, en hébergeant des milliers de réfugiés sur son territoire. Le Tchad mérite un encouragement dans ce sens», estime Jean Jacques de la Sablière, ambassadeur de la France auprès des Nations unies. Cependant, le Conseil de Sécurité des Nations unies, à travers cette mission, cherche également à encourager le Tchad à appliquer l’accord de Tripoli signé en février dernier avec le Soudan. En ce qui concerne l’accord du Darfour, signé à Abuja, au Nigeria, l’ambassadeur de France auprès des Nations Unies affirme que cet accord est très important pour toute la région et tout doit être fait pour que cela soit appliqué dans sa totalité.
Abel Nayalta Tossi
Le Progrès N° 1979 du 12 juin 2006