Ni Deby ni rebelles

Il règne présentement parmi la jeunesse tchadienne intellectuelle ou non deux tendances face aux agitations de l’état et aux phénomènes des politico-militaires. Il y a ceux soutiennent toute opposition à Idriss Deby Itno, quelle qu »elle soit. C’est-à-dire qu’ils s’accordent avec tous ceux qui combattent Deby.

Il y a une autre tendance qui dénonce l’affairisme des individus harcelant l’état par les armes dans le but visé de se faire récompenser financièrement et gagner des promotions au niveau professionnel. L’argument utilisé étant l’alternance politique. La seconde catégorie des jeunes est constituée par ceux qui pensent globalement que la solution par les armes n’est pas un choix à envisager dans l’état actuel des choses. En soi, ce n’est vraiment pas une nouveauté car il existe bien avant cela des pacifistes qui ont condamnés la guerre au Tchad. Cependant, la réticence des jeunes à suivre tous ceux qui prennent des armes pour proposer des solutions est de plus en plus manifeste.

Cette seconde catégorie des jeunes dise non aux solutions par les armes et non à Deby Itno. Ce n’est cet alignement traditionnel entre ceux qui prennent les armes contre le régime de Deby et Deby lui-même. C’est une voie qui apparait bien distincte et décomplexée. Les tchadiens ont conscience que les politico-militaires harcèlent militairement Deby en réclamant le changement alors que eux-mêmes et Deby qui ont conçu, réalisé, implanté, maintenu la criminalité actuelle de l’état. Idriss Deby, lui, justifie les dépenses liées à l’achat des armes par le fait que l’état est attaqué par des aventuriers tchadiens transformés en mercenaires à la solde du Soudan. Les deux camps réussissent ainsi à établir une déplorable dépendance cyclique profitant aux criminels et accentuant le malheur et la souffrance des tchadiens. Les tchadiens ne veulent ni Deby ni la solution par les armes des combattants. Quelques exemples récents en témoignent. Je m’excuse de ne pouvoir citer tout le monde. Je sais que beaucoup abattent un travail louable méritant d’être mentionné mais dans le cas présent je cite quelques cas pour illustrer mon analyse sur la des faits tres récents ou de l’actualité :

  • Le jeune MOBELE Nodjialdom a décliné, sans vergogne, l’offre de Mahamat Nouri de représenter son mouvement armé en France. Beaucoup ont rêvé à ce poste allant jusqu’à trafiquer des déclarations au nom de l’UFDD.
  • Monsieur Lyadish Ahmed a clairement indiqué dans son dernier article publié sur le site tchadien ialtchad.com que « Ceux qui veulent rester doivent partir ». C’est un appel à la relève par les jeunes sur un ton d’urgence.
  • Sur le site librafrique.com, Joe Kongarena, à travers deux articles, a sévèrement cafardé la «caste des entrepreneurs militaro-opportunistes» complices des maux des tchadiens. Au sujet des conduites des combattants armés, monsieur Kongarena parlera d’irresponsabilité criminelle enlisant davantage les tchadiens dans leurs problèmes complexes.

Monsieur Enoch Djondang, un visionnaire que je ne manque de lire, a été sur tous les fronts parmi ceux qui proposent le dialogue et l’ouverture pour régler les problèmes tchadiens pacifiquement. Il ya beaucoup de jeunes qui ont dénoncé le mal qui ronge le Tchad et proposé des voies pacifiques comme moyen de solutions. La tendance, de plus en plus persistante, de la jeunesse à se distancer de la vision erronée des ainés incapables de s’entendre est un fait consommé.

Bref, nous pensons que ceux qui insistent dans la voie de la solution par les armes et ceux qui justifient les pillages des deniers publics par l’achat des armements finiront par être isolés car ce comportement cause trop de préjudices aux tchadiens qui deviennent maintenant conscients. Il faut voir du coté de la raison. La voie de la raison est celle qui condamne la solution des armes et invite au dialogue et à l’ouverture. Nous suivons avec intérêt cette prise de conscience et encourageons les actes et dénonciations responsables. Jeunes, le Tchad de demain vous appartient. Prenez-en soin.

Bertrand Mbailem,
Lecteur des sites tchadiens
Bertrand.mbailem@yahoo.fr
Moundou


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