Arche de Zoé : «petit dysfonctionnement» entre la Défense et le Quai d’Orsay – Libération

Alors que François Hollande demande une mission d’information parlementaire, le président UMP de la commission des Affaires étrangères estime que «la Défense n’a pas relayé assez sur le terrain» les mises en garde du Quai d’Orsay.

Comment l’Arche de Zoé a-t-elle pu utiliser des avions militaires français, alors que le ministère des Affaires étrangères affirme avoir mis en garde l’association sur son action ? Début de réponse ce matin, avec le président UMP de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale, Axel Poniatowski. Il a estimé sur LCI qu’il y avait eu «un petit problème de dysfonctionnement entre le Quai (d’Orsay) et le ministère de la Défense.»

«Le Quai d’Orsay (ministère des Affaires étrangères ndlr) avait beaucoup bougé sur cette affaire», a-t-il ajouté. Mais, «à mon avis, la Défense n’a pas relayé assez sur le terrain.» Selon lui, «l’armée française sur le terrain, elle, était de bonne foi. Elle a aidé d’un point de vue logistique cette association, comme elle le fait pour la plupart des ONG à travers le monde.» «En revanche, les directives qu’elle pouvait recevoir de Paris à mon avis n’étaient pas à la hauteur de la menace telle qu’elle se précisait», a jugé Axel Poniatowski.

Alors que François Hollande, premier secrétaire du Parti socialiste, a demandé une «mission d’information» parlementaire pour faire la lumière sur ce dossier, le président de la commission des Affaires étrangères a rappelé qu’«il ne peut pas y avoir une commission d’enquête, parce qu’il y a une procédure judiciaire en cours.»

Commentant le déplacement surprise de Nicolas Sarkozy dimanche au Tchad, Axel Poniatowski a par ailleurs estimé que «c’est dans le style, c’est dans le tempérament, c’est la méthode du président de la République de s’occuper lui-même des affaires.»

Toujours au chapitre des réactions, François Hollande s’est demandé si le rôle de Nicolas Sarkozy était d’aller chercher lui-même au Tchad les journalistes et les quatre hôtesses, tout en se réjouissant de leur libération. Lé député socialiste Jean-Louis Bianco estime lui qu’«on ne peut pas diriger un Etat en se prenant pour Zorro ! Le président de la République se comporte comme s’il était le sauveur.» «Nicolas Sarkozy ne résiste pas à sa tentation permanente de mettre en scène son action comme s’il était le seul à agir», déplore-t-il aussi dans une interview au Parisien/Aujourd’hui en France.

Quant à Marine Le Pen, invitée hier du Grand jury RTL-Le Figaro-LCI, elle a affirmé que le voyage-éclair de Nicolas Sarkozy au Tchad était une manifestation de «la politique-spectacle» et «un écran de fumée» pour masquer les résultats de son action.

Hier, le Parti communiste s’est félicité de la libération des trois journalistes français et des hôtesses de l’air espagnoles inculpés dans l’affaire de l’Arche de Zoé, souhaitant qu’il soit «mis fin à toute cette affaire dans les plus brefs délais», sans faire référence, dans son communiqué, au voyage de Nicolas Sarkozy.

L’association Reporters sans frontières (RSF) a elle déclaré accueillir «avec joie et soulagement la remise en liberté» des trois journalistes français inculpés au Tchad dans l’affaire de l’Arche de Zoé. RSF salue par ailleurs «l’action efficace et déterminée de la diplomatie française.


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