L’Impasse de l’opposition tchadienne: ses enjeux, dangers et possibilités.

L’un des attributs les plus marquants de la politique disait l’autre, est fondatrice et dispensatrice de sens. Transcendant les caractères individuels, les intérêts particuliers et les contingences ethniques, elle définit donc, le vivre ensemble des sociétés et la gérance des biens de la cité.

Au Tchad, la vérité objective se révèle à nous-mêmes comme un miroir infidèle et avec défaut. Notre autocritique n’a pas à chercher lâchement et complaisamment à nous justifier au bout de quelque épilogue pathétique. Au-delà de nos menteuses certitudes et autolâtries, ne nous faudrait-il pas affronter nos pires tares de société et chercher à les éliminer.

Les faits nous crient, débordants d’évidence dans leur vérité qui dévoile l’état des consciences, la vérité de la société tchadienne!

Et au Tchad, terre de crise permanente, au militantisme aveugle et à la confusion entre personne publique et parent, la politique met à nu dans la scène du quotidien toutes nos laideurs.

Ceux qui manipulent, persistent à manipuler, occupent la proue des consciences déviées de la claire vision. L’idéologie dominante est le démon de cette cécité des consciences refusant de voir pour agir.

C’est d’abord dans l’esprit collectif tchadien qu’il faut pourfendre le mal qui le ravage. Réforme des mentalités par l’éducation au dialogue, seule voie révolutionnaire et salutaire pour un Tchad nouveau de demain que souhaitons tous.

Les horreurs d’aujourd’hui peuvent s’effacer, et l’apparente guigne, qui pèse sur les épaules de notre société comme une malédiction, peut être enrayée. Chacun, dans son champ d’action et avec le supplément d’humanité qui lui reste dans un milieu tellement abêtissant, ne doit-il pas projeter les nouvelles valeurs humaines d’estime du soi personnel et de l’autre ?

Il faut à la jeunesse tchadienne une nouvelle ère de rationalité autonome et positive pour la refondation systémique et structurelle, laïque et nationale, qui guidera, loin des chefs hiératiques ubuesques de notre histoire, pour refaire notre destin collectif si nous voulons un Tchad nouveau ou le vivre ensemble est une obsession.

A notre avis , il n’y a pas de fatalité historique, ni de guigne ethnique au Tchad, il n’y a que des politiques molles, infâmes et déviantes altérant le devenir contre notre destin commun et des esprits indécrottables qui soutiennent abominablement ces déviances planifiées.

Si en mathématiques, on dit toujours que la ligne droite est le chemin le plus court, cette vérité des sciences mathématiques semble être démentie par la réalité politique de notre pays le Tchad. Les courbes à 90 degrés, les mensonges, les bêtises répétées, sont assez souvent plus efficaces pour nos imposteurs qui s’imposent sur la scène politique.

Depuis quelques années, certains tchadiens montent sur la scène à la file indienne de la même manière que des acteurs de théâtre le font sur une scène théâtrale. Ils sont assez souvent propriétaires patentés ou leaders historiques d’un certain parti ou mouvement politique. Certains d’entre eux ont fait visiblement leur preuve en matière de coup bas, de massacres et de pratiques de corruption. Ils sont pour la plupart connus pour leur gestion peu catholique au niveau de l’appareil d’Etat, alors qu’ils sont présentés comme les principales vedettes de certains médias très lus de la diaspora.

Dans certains sites, ces imposteurs politiques se révèlent les principaux éducateurs du peuple allant d’une position d’opposant à celui d’avocat de la paix. On apprend la naissance des avortons de mouvements qu’ils créent ici et là et jamais de leur funérailles ou enterrement. Ils participent ici et là à des conférences des politico-armées ; mais voyagent en compagnie du pouvoir qu’ils combattent. Il suffit de calculer combien de fois ils interviennent dans les sites pour vérifier cette réalité et comprendre qu’il est beau de les voir danser surplace.

Et, à chaque intervention, ce sont toujours les mêmes inepties qui reviennent avec des titres n’ayant aucun lien de parenté avec le sujet traité.
Leurs discours changent parfois, pour donner raison à une personnalité politique tchadienne. Ils évitent toujours, tout ce qui pourrait être contraire aux vœux des hommes qui les financent. De Paris à DC sans oublier Montréal, Ils passent toujours à côté des vrais problèmes confrontés par les tchadiens et tchadiennes.
Mais en dépit de tout, contrairement à ce qu’on aurait pu croire, ces faux leaders assurent encore leur rôle de vedette dans des sites tchadiens sans ligne éditoriale pour continuer leur travail de sabotage empruntant des mentaux de politico-armé porté à l’envers.

Est-il trop tard pour bien faire ? Non. Il n’est pas encore trop tard pour nos internautes de donner la parole à des gens honnêtes, sérieux et sensibles aux intérêts nationaux et à ceux des couches défavorisées.

Ces hommes que nous connaissons bien ont chacun d´eux leur façon de museler les vrais opposants et de couper court à toute possibilité de débat sur les vrais problèmes nationaux naviguant à instrument entre une Société Civile sans militants et poursuivant à cœur vaillant un semblant soutien aux politico-armés .
Bref, entre un mouvement politico armé qu’ils encouragent et une association caritative sans militants qu’ils dirigent, ils ne sont en réalité que deux traductions différentes d´un seul et même désir : celui d’enrichissement facile et rapide. C´est un constat qui risque de faire des gorges chaudes ; mais ceux qui ne partagent pas notre avis doivent pouvoir nous expliquer, rationnellement, le pourquoi de cette marche obstinée du pays dans la même direction depuis près de 50 ans. Car, en vérité, si changement, il y en a eu, il devrait y avoir une rupture radicale avec les anciennes pratiques et, le pays comme espace politique en porterait les traces visibles.

Notre refus du dualisme réducteur Opposition Politico-Clanique et une vraie opposition Républicaine témoigne de notre embrassement de la liberté et de l’indépendance comme facteurs décisifs d’une praxis politique révolutionnaire. Il témoigne aussi de notre désir de voir notre pays avancer objectivement en dépit des considérations subjectives.

La crise politique qui assaille le Tchad en ce moment peut être essentiellement, en dernière analyse, une crise de maturité qui teste l’endurance et la solidité de notre éducation, notre civilité et notre conception d’une nation démocratique tchadienne. Celle-ci peut régresser dans l’infantilité, succombée sous le poids du chaos ou de la réaction anti-vérité, ou progresser vers l’avant, vers un bond qualitatif du projet de vivre le rêve de justice et de liberté.

Nous luttons pour atteindre ce second état d’être, parce que nous refusons le dualisme de l’impasse pour l’ouverture vers de nouveaux horizons. C’est le seul moyen de gagner la lutte et reconquérir l’espace perdu. C’est un combat pour l’avenir.

Dr. Felix Ngoussou
Representant du RFC-USA
fngoussou@yahoo.fr


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