Ma Simîti …

« – Au fait, n’es-tu pas au courant que Monsieur untel est l’amant de la cousine de sa femme ?
– Ce n’est pas vrai!
– Oui, tout N’djaména parle de çà en ce moment. »
Derrière cette anecdote, trop banalisée, se cache malheureusement une dure réalité qui gangrène notre société dans ses fondements.

En effet, trop souvent et régulièrement, des récits pourtant basés sur des faits réels circulent dans notre société et relayés de quartier en quartier, de foyer en foyer. Ces écarts de conduite font bientôt presque partie de notre mode de vie ; avec des conséquences parfois très désastreuses. Il n’est plus une honte de voir des hommes des femmes commettre l’adultère.
Ma foi, il est temps de se demander ce qu’est devenue notre société ? Elle se défigure de jour en jour et se porte de mal en pire. Où est passée l’éthique tchadienne fondée sur la retenue, la réserve, la honte, la pudeur, etc. qui ont tant réglementé les relations humaines au Tchad ?
En réalité, quelle est la base d’une société ? Qu’est ce qui la fait tenir ?
Les sociologues définissent la société comme « l’ensemble d’individus qui partagent des normes, des conduites et une culture, et qui interagissent en coopération pour former un groupe ou une communauté. »
Que constate-t-on dans la pratique actuelle ? La société tchadienne et plus particulièrement n’djamenoise ne sait plus, on dirait, sur quel pied danser.


Une société d’apparence….
Coté pile, on voit dans chaque coin de rue fleurir des mosquées dont les fidèles ne désemplissent pas, des femmes murées dans des Burqa telles des fantômes. On feint d’être intègre, pieux en pratiquant un islam obscurantiste.
Coté face, une société permissive où l’adultère est érigé en valeur d’exemple. Si bien qu’il ne se passe un jour sans qu’on nous livre en menu des historiettes à dormir debout aussi honteuses et scandaleuses les unes que les autres. On rapporte des situations des mères qui se donnent au premier venu pour équiper leur maison du dernier écran plasma ou des hommes qui pensent que la femme est non moins qu’une marchandise qu’ils peuvent se l’offrir moyennant leur argent. Bafouant ainsi toute dignité de la femme, des personnes mariées et de la notion d’âge, l’honneur et le respect de l’être humain.


C’est un constat certes plutôt sinistre mais la situation est réelle, menaçante et son pendant est la dépravation de la société. Car l’on arrive à un stade de non retour. Nos valeurs d’honneur, de pudeur et de respect sont constamment bafouées par nos pères, nos mères, nos frères, nos sœurs. Des prototypes qui constituent le socle même de la famille et vecteurs de l’harmonie de la société.


Au bout du compte, que représente une famille souillée par le mensonge, le vice, l’appât du gain. Quelles valeurs va t’elle inculquer à ses enfants?
Lorsqu’on détruit cette institution qu’est la famille, il va de soi qu’on s’attaque aux fondements de notre société, de notre vie sur terre. Elle devient par conséquent déstructurée, sans repères, donc une société sans avenir radieux.
Alors, j’invite tous ceux qui ont un soupçon d’honneur, de patriotisme, de dignité, des valeurs humaines, à méditer sur ces quelques lignes.


Manara Adam Idrisss


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