Un voyou, des voyelles.
Tchadiens mes frères, tchadiennes mes sœurs. Je ne saurais vous l’exprimer autant, de cette maxime que dit à demi manche mon frère d’à côté. «On n’en peut plus » de vos minauderies, de ses airs déjà entendus, de vos sourires en coin, quittant N’djamèna et atterrissant en France pour ne dire que ça, au lieu d’agir et réclamer vos droits dans la dignité.
Les Tchadiens se passionnent pour les « dis-moi les dernières nouvelles mon frère » quand l’essentiel est ailleurs. Le Tchad notre pays manque d’amour face à des rapaces guidés par un voyou despote, et des voyelles qui s’arque boute à chiffonner l’étrier pour mieux vider le peuple de son sang.
Le Tchad notre pays manque d’amant dis-ai-je, et cela est une vérité amère à constater, car le constat des ambitions étourdies sont immenses, et l’égo d’une certaine frange du clan est dément.
Le silence des Tchadiens est interprété comme une défaite. Ailleurs quand les peuples se réveillent pour réclamer leurs droits, le nôtre se tait dans la peur et la compassion. Une compassion qui meurtrit l’élan d’une démocratie, car toute espèce marginale y ajoute un sentiment d’asservissement.
C’est ainsi qu’après bientôt 21 ans de gouvernance despotique du clan Itno, l’ex-ambassadeur du Tchad en France, Mahamat Ali Abdallah s’essaye à convoiter le fauteuil présidentiel en se présentant comme dauphin. Pour information, et selon certains Tchadiens de France, l’ex-ambassadeur aurait loué une salle du côté porte d’Auteuil afin de sensibiliser des Tchadiens sur l’après-Idriss Déby Itno Kamiss. Il aurait commencé une opération de lobbying auprès d’un réseau des hommes politiques français pour le travail de l’image et une certaine salubrité personnelle. Sa présence continuelle à Paris pour des raisons de santé fut mise à contribution afin de polir les méandres de surprises pouvant à l’avenir corrigé toute imprévu. Pour l’histoire, les Tchadiens devraient retenir ce que ce monsieur fut à Tripoli il y a 21 ans, avant d’amorcer un semblant de formation de 9 mois au CEDS (Centre d’Étude diplomatique et stratégique) quand il était ambassadeur en France. Voilà l’homme qui voudrait se présenter au Tchadien comme président de la République après avoir tout occupé et tout eu dans ce régime qu’il incarne au propre comme au figuré. À l’ignorance technique de Mahamat Ali Abdallah, la nouvelle génération de notre jeunesse lui fera barrage, car au biceps de ce qu’il propose rien n’y sera fait. Qu’il daigne regarder les tchadiens avec les travers de ses lunettes déformantes, mais même les moindres de syllabes qui constituent notre chaire l’éjectera à jamais, car il ne peut rien proposer pour le Tchad.
L’autre voyelle est le beau-fils omnipotent du monarque d’Amdjaress. Un autre dont les ambitions dépassent les limites de ses maigres connaissances sociales-intellectuelles. Cet homme qui n’est parti de rien pour se forger une fortune grâce au népotisme ambiant du despote Idriss Déby Itno Kamiss, en épousant une de ses filles, est au jour d’aujourd’hui mêlé à plusieurs trafics dont Interpol en fait une priorité et devrait être entendu pour plusieurs faits et actes illicites entre le Maroc et la France. Ce qui explique sa dernière présence à Paris incognito, changeant d’hôtel (3 en 72 heures). Voilà des individus qui brassent des millions d’euros sur le dos des contribuables tchadiens, investissant dans l’immobilier (2 appartements de hauts standings à Paris – 17e et 15e), et trafiquant d’influence.
L’autre voyelle de la république parmi tant d’autres est Daoussa Déby Itno à qui rien de mercantile n’échappe. Dans notre précédent éditorial, nous avons mis en lumière les avantages requis propres à son rang singulier du frère de président. Les BTP c’est lui, les licences des produits de la raffinerie c’est lui, l’ambassadeur tarifé c’est lui, l’ordonnateur des faciès sympathiques c’est lui. Bref, c’est lui qui permet aux « hommes » proches du clan, vivant au Tchad, de respirer ou de s’effacer.
Que dire aussi de la meute des voyelles comme il en pousse sans limites au royaume Itnoland. Ceux, ministres de leur état qui pillent les richesses du pays pour en placer dans des comptes à l’étranger. Que dire aussi des biens immobiliers achetés en France, Égypte, Dubaï, Espagne, Maroc, Tunisie, Cameroun, Niamey, Ouagadougou, Dakar, Brazzaville, Bruxelles, Genève, alors que le lugubre propriétaire affiche un salaire mensuel 100.000 fois inférieur à la valeur marchande du bien illicitement acquis.
Mais une question se pose. Est-ce que les Tchadiens existent dans le conscient de ces individus-là. Ceux qui pensent qu’il faudrait ne pas tenir compte de l’aspiration du peuple tchadien.
Alors le peuple sait, mais se tait face à toutes ces injustices, mais est-ce une raison de ne pas le clamer, même si le prix sera lourd à payer. Notre pacte républicain doit faire taire les injustices et faire l’émergence d’une autre école ; celle de la bonne gouvernance, de la démocratie réelle, des valeurs socio-économiques et régir l’état de droit.
Jacques Prévert disait : « Quand la morale fout le camp, le fric cavale derrière. »
ASSILECK HALATA Mahamat