Communiqué du Groupe de Libreville

Après avoir pris connaissance du rapport de la Commission d’enquête sur les événements de février 2008 et leurs conséquences, le Groupe de Libreville ne peut rester insensible à la nouvelle donne.

Suite aux arrestations et disparitions à Ndjamena de certaines personnalités politiques et civiles lors des événements tragiques de février 2008, en l’occurrence celle d’Ibni Omar Mahamat Saleh, président du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD) et porte-parole de la Coordination des Partis pour la Défense de la Constitution (CPDC), une commission d’enquête a été mise en place par le gouvernement tchadien pour apporter la lumière sur les événements qui se sont produits à N’Djamena le 2 février et leurs conséquences.

Le rapport de cette enquête publié le 3 septembre par les autorités tchadiennes ne semble pas avoir établi toute l’objectivité, il reconnaît simplement que Ibni Omar a été arrêté par les forces de défense et de sécurité. De nombreuses zones d’ombre entières demeurent qui ne peuvent être éclaircies dans la conjoncture politique actuelle. L’absence d’objectivité de la commission d’enquête risque d’attiser des tensions dramatiques entre les différentes communautés nationales avec tous les risques inhérents qu’une telle situation comporte. Le Groupe de Libreville considère que des actions urgentes et pertinentes doivent être entreprises immédiatement pour que des tels actes d’où qu’ils viennent ne restent pas impunis. Il demande que toute la lumière soit faite sur la disparition d’Ibni Omar Mahamat Saleh et tous les autres disparus grâce à une enquête véritablement indépendante et crédible.

Si seulement on avait épousé l’esprit du Groupe de Libreville dont l’objet est de rapprocher les points de vue des parties concernées par la crise du Tchad, notamment le gouvernement tchadien, les mouvements politico-militaires et les partis politiques de l’opposition, afin de dégager les voies et moyens pouvant permettre l’instauration d’une paix globale et durable, n’a malheureusement pas, jusqu’à présent, atteint cet objectif, en raison singulièrement du refus des acteurs les plus concernés.

L’histoire du Tchad nous apprend qu’aucune victoire militaire qu’elle soit remportée par le pouvoir en place ou les troupes rebelles, n’a garanti une paix durable. Nous savons par expérience que la paix dans ce pays déchiré ne se construira pas à travers des déclarations ou des accords politiques sous l’égide de tel ou tel pays, mais par une prise de conscience nette, que c’est aux Tchadiens et aux Tchadiens seuls, que reviennent le devoir et la tâche de rétablir la paix au Tchad et l’harmonie entre les différentes composantes nationales.

C’est la raison pour laquelle le Groupe de Libreville qui n’a jamais cessé d’œuvrer pour le but qu’il s’était fixé, une paix globale et durable au Tchad, préconise plus que jamais l’organisation d’un dialogue national inclusif. Dans cette perspective il invite les gouvernements africains, le gouvernement français, l’Union africaine, l’Union européenne et les Nations unies à l’aider dans cette tâche afin de permettre au Tchad de repartir sur de nouvelles bases et de pacifier ses relations avec ses voisins.


Président Goukouni Weddeye
Président du Groupe de Libreville


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