Interview de Monsieur Timan Erdimi recueillie par la Voix d’Amérique le 3 avril 2006: Transcrite pas nos soins

La première question n’est pas audible (ndlr).

Madame l’objet de ce cadre c’est de réunir toutes les forces vives du pays pour combattre monsieur Deby

Et Comment vous allez-vous y prendre?

Ce sont des organisations politico-militaires. Donc on va se battre sur le terrain. C’est la lutte armée.

Vous savez que le scrutin présidentiel est prévu le 3 mai. La campagne électorale a démarré hier. Est-ce que vous comptez perturber cette élection?

Tout à fait naturellement. Nous pensons qu’il n’y aura pas des élections démocratiques et transparentes au Tchad. Donc nous allons faire tout ce qui est à notre pouvoir pour perturber ces élections.

Qu’est ce que cela veut dire concrètement monsieur Erdimi?

Bon! C’est-à-dire que nous, les forces politico militaire de l’extérieur et les forces démocratiques de l’intérieur se joignent pour former un gouvernement de transition après un forum. Donc le processus électoral de Deby c’est un non-sens.

Et vous pensez que la lutte armée que c’est la solution monsieur Erdimi?

Bon! Ce n’est pas la meilleure solution mais c’est l’une des solutions parce qu’on ne peut plus. Aux coups tordus il faut des battons tordus. Idriss est arrivé par les armes, il a été élu deux fois par les manières les plus malhonnêtes et les plus maladroites possible et maintenant il ne veut pas quitter le pouvoir. Il a truqué la constitution pour se pérenniser au pouvoir. Donc l’ultime recours c’est la lutte armée.

Dans votre communiqué vous appelez la France à arrêter de soutenir le gouvernement tchadien, à cesser de cautionner le holdup électoral comme vous l’appelez.

Oui parce que nous avons remarqué que la France soutient par des moyens politiques et logistiques le président Deby en vue de préparer les élections de mai. Et nous savons que sans l’aide extérieur, monsieur Deby ne peut pas organiser les élections. Mais s’il n’y a pas eu des élections, effectivement on va rentrer dans une phase tumultueuse, ce qui veut dire qu’on serait obligé d’organiser un forum, on serait obligé de passer par une transition. Donc pour éviter cela, la France voudrait absolument légitimer Idriss par des élections présidentielles et nous voulons éviter ça.

Monsieur Erdimi que répondez-vous à vos détracteurs qui disent que les mutins qui se sont regroupés en terre Zakhawa n’ont aucune crédibilité notamment donc vous et votre frère, puisque vous étiez à la mangeoire depuis des années au sein du gouvernement Deby. Un certain Yaya Dillo Djerou qui est donc une des têtes pensantes de SCUD était un membre fondateur du MPS au pouvoir en dit que vous vous découvrez subitement un désir de démocratie. Que répondez-vous à ceux qui vous dites ça?

Madame moi j’ai quitté Deby en 1997, Tom l’a quitté en 1992. Et même s’il nous est arrivé à aider d’une manière ponctuelle monsieur Idriss, on a jamais été d’accord avec lui sur le plan politique parce que la gestion de l’état, la gestion de l’administration, la gestion de l’administration militaire étaient une catastrophe nationale et vaut mieux tard que jamais. On a décidé de prendre nos distances et je crois que les gens qui disent que nous n’avons pas de crédibilité sont des gens qui sont à Paris, au Canada ou bien aux États-Unis. Mais ceux qui ont lutté dans l’ombre avec nous à N’djamena, ceux qui ont continué à réfléchir avec nous depuis une dizaine d’années, ils n’osent pas dire que nous ne sommes pas crédibles.

Que proposez-vous au peuple tchadien si jamais vous arrivez au pouvoir, si jamais vous réussissez à rentrer à Ndjamena?

Nous proposons au peuple tchadien la restauration de l’état, parce que maintenant nous vivons une époque de la négation de l’état même. Qui dit état, dit une structure, une organisation qui sous-entend un développement dans une démocratie réelle.

Vous êtes où en ce moment? Vous êtes aux EU? À Doubai?

Je ne suis pas aux États-Unis. Je suis au Tchad à Hadjer Marfaïn dans le département de Dar-Tama. Je suis avec nos combattants en plein Ouadi en train de siroter du thé vert.

Je vous laisse savourer votre thé vert monsieur Erdimi. Je rappelle que vous êtes le nouveau dirigeant du Rassemblement des Forces Démocratiques ce que vous appelez un cadre d’action politico-militaire qui s’est formée tout récemment. Merci pour cette précision.

Merci.


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