Les Brèves de N’Djamena: La banalisation de la fonction ministérielle

Chez Deby tout le monde, n’importe qui, peut devenir Membre du Gouvernement, c.à.d. MINISTRE : des dinosaures fossilisés jusqu’aux bambins tout juste sevrés des seins de leurs mamans. Il n’y a pas 36 critères chez Deby, il n’y en a que 2 :

1) combien d’argent peut apporter un nouveau appelé au gouvernement pour alimenter la caisse personnelle de Deby ?

2) Quel est le degré de délateur de l’heureux élu ?

Pour le premier critère, seuls deux ministères sont concernés. Les infrastructures et les transports… Le reste des ministères sont laissés ou délaissés à leur triste sort ; les mauvaises langues disent que dans la plupart des cas, Deby ne connaît même pas le titulaire de tel ou tel portefeuille ! Même le Ministère des finances n’a aucune importance pour Deby, il traite directement et quotidiennement pour ne pas dire heure par heure, avec le Trésorier Général Payeur (TPG) qui est souvent un membre de sa famille directe ou par alliance.

Adoum Younousmi doit manquer terriblement à Deby, après l’avoir évincé sans raison valable, juste l’individu est détesté par l’entourage direct de Deby et particulièrement par Daoussa Deby et les autres bouffons de Deby ; Younousmi savait satisfaire les besoins de son patron, de manière intelligente et sans rupture. Malgré cela, Deby avait voulu, fidèle à sa nature, humilier Adoum Younousmi en propageant toutes sortes d’intox avec une épée de Damoclès de possible arrestation imminente, pendante sur la tête de Younousmi après le départ de celui-ci du gouvernement. Deby a scindé le Ministère des Infrastructures en deux. Il a confié les travaux publics à son neveu qu’il n’a jamais porté à cœur mais qu’il garde toujours par peur d’essuyer les foudres de sa grande sœur. Abbas Mahamat Tolli a démissionné, ne pouvant plus supporter ou satisfaire les demandes pantagruéliques de son oncle de Président : « Abbas, dis à tel chef d’entreprise d’apporter telle somme, Abbas, dis à tel bénéficiaire de tel marché d’apporter telle somme, etc. » C’est tous les jours et toutes les heures. Abbas ne s’occupait plus du Ministère, mais le coursier de son oncle, à la recherche d’argent, alors il s’est essoufflé et jeté l’éponge. Son oncle de Président n’a pas apprécié le geste, il a gardé la lettre de démission pendant un mois avant de renvoyer son neveu comme si la décision venait de Deby lui-même. C’est typiquement du Deby ! Quant aux Transports, ils furent confiés à un délateur longtemps au service de Deby, Abdelkrim Souleymane Terio. Ce dernier, au lieu de servir Deby, a commencé à se servir avec une effronterie sans commune mesure et a même eu le culot de faire des réunions avec quelques Berri en déshérence sociale. Deby l’a viré sans préavis. Après le départ de ces deux « inutiles » (le terme est de Deby lui-même), Deby a laissé éclater sa colère devant ses bouffons « Younousmi s’est rempli les poches plus que n’importe qui, mais il a été efficace et pratique.» Aucun doute, c’est un avertissement aux bouffons : » prière accueillir avec applaudissements le retour de Younousmi. ».

Outre les porteurs des valises, dans la cohorte des Ministres de Deby, il y a la catégorie majoritaire des délateurs. Il y a des invétérés, sans foi ni loi, capables de cracher sur la tombe de leur mère pour plaire à Deby, traitres et poltrons, ils peuvent crier aussi fort par la bouche que par l’anus, leur spécimen est le griot national. Il y a aussi la catégorie des illustres inconnus, repêchés de quel pâturage on ne sait, recrutés uniquement dans le seul but d’enquiquiner tel parent ou tel proche collaborateur. C’est le cas d’un Padaré porté longtemps en califourchon par Kebzabo jusqu’à ce qu’il morde le dos de sa monture, ou le bambin de la justice, mis derrière Mahamat Ismaël Chaibo, son cousin direct et derrière Mahamat Saleh Annadif, son oncle direct, ce que beaucoup d’observateurs ne savent pas. Il faut avoir le cynisme de Deby pour semer une telle zizanie au sein des familles. La catégorie restante est composée des faire-valoir régionalistes ou ethniques, proposés par le PM, les ténors du MPS ou les partis ralliés ; leur « job » c’est de répondre aux nombreux caprices et sollicitations des princes : d’abord, pourvoyeurs des marchés aux princes, ils sont aussi là pour trouver du travail aux nombreux bergers en déshérence à N’Djamena.

Ces derniers temps, il n’y a plus des Conseils des Ministres, moins encore des remaniements. Les membres du Gouvernement sont nommés et remerciés exactement comme des simples directeurs de service : « untel est nommé à la place d’untel appelé à d’autres fonctions », c’est un remaniement à la Deby ; le plus souvent « l’appelé à d’autres fonction », pas même le temps de passer le service, il est conduit directement à un des nombreux bagnes. Le matin, Ministre tout puissant, le soir, déjà Bagnard C’est ça le Tchad de Deby où il y a toujours un signe d’égalité entre « Membre du Gouvernement » et é Bagnard ».

 

Beremadji  Felix

 


Commentaires sur facebook

12 Commentaires

  1. Albissaty

    2) Quel est le degré de délateur de l’heureux élu ?

    oui, en ce qui concerne surtout les jeunes, pour être ministre, c’est souvent et surtout la délation qui est retenu pour être ministre. si non, qu’on nous dise de quoi se sont distingués ces jeunes pour meriter le poste de ministère?

  2. alimi

    Pour moi cher albissaty les vieux qu’est ce qu’ils ont fait pour le tchad vaut mieux donner la chance a ces jeunes ministres qu’a ce cacique du regime de tombalabaye en passant par frolinat et jusqu’a maintenant n’ont fait que satisfaire leurs besoins.il faut du sang neuf dans l’administration.Partout dans les pays en voie de veloppement ce sont les jeunes qui milite et non les vieux.

    • Albissaty

      tout à fait d’accord, Alimi, que les vieux n’avaient pas brillé et ne brillent tjrs pas par leuur patriotisme; ils sont grandement responsables de ce dont souffre la republique aujourd’hui, mais reconnaissons aussi que la jeunesse, qui a encore plus t’atouts pour innover, et ce, sur tous les plans, est restée une pale copie des anciens. je m’en vais jusqu’à dire que, dans une certaine mesure, les vieux beneficient quand meme des circonstances attenuantes parce qu’ils n’avaient pas cette chance de se cultiver suffisament sur comment gerer une republique.

      • housni hissene

        ne raconté pas des histoires, tous ces qui sont travaillés avec cet criminelle sont complice à la destruction du Tchad et les massacres de peuple tchadienne.

  3. tourkou wili

    elimi bien dit. la promotion des jeunes est le voeu des tchadiens, il est tout a fait normal que la generation des independances passe le relais. mais denigrer tout le temps les gens c.est de la mauvaise foi.

  4. Sauvageot

    Il n’y a plus de sérieux dans ce pays. Tout est de l’amateurisme. La gestion du pays n’obéit plus aux normes. Et l’on crie haut et fort que l’on aime ce pays! Les conséquences de cette gestion calamiteuse se feront sentir pendant des générations. Pour redresser ce pays pour qu’il soit un pays bien géré, il nous faudra faire table rase de tout ce que l’on voit actuellement: gouvernement et partis politiques. Que l’on reparte à zéro! Il faut que la vraie renaissance du Tchad, pas celle prônée par ceux au pouvoir actuellement. Ce sont des incapables et des incompétents. Monsieur Bérémadji Félix, avez-vous un programme? C’est un débat virtuel bien sûr!

  5. Tony Yannick

    le Tchad est transformé en un bien familial notamment par les Itno, ceux la sont nés rois, ils se partagent les biens du pays comme un heritage familial, ils se permutent les postes ministériels aprés avoir remplis les poches, c est par tour de role. ils n ont pas tord parce qu on les nomme.Tchadiens nous sommes gouvernés par des incapables. des gens sans experience. la renaissance….. rire

  6. Idriss Djarma

    A mon avis le developpement du tchad incombe la responsabilite de tous les fils du pays hommes, femmes, vieux, jeunes sans distinctions de race ou de religion et bien sur les jeunes cadres dynamiques au devant de la scene. Mais je deplore l’absence totale des tchadiens issus des milieux defavorises car ils ont aussi quelques choses a proposes dans gestion de leur pays.

  7. djimet

    La pauvreté a laissé tout le monde indifferent pour ce qui concerne la gestion de la chose publique d’où la ruée vers l’enrichissement quelque soit les moyens. Nous ne pouvons se figer aux anciens il faut qu’I’ll y ait du neuf avec des idées nouvelles pour innover comme le cas de YDI, de son apparution, il est venu rendre réelle l’exploitation sous sol tchadien, chose qu’on nous disait impossible y a de cela quelques années. En fait, c’est du bambin que des bonnes idées sont venues pour que le PR ait decidé à poser le pied dans notre lac pplein de mysteres. En fait, nous apprecions les idées unificatrices mais non celles qui divisent. Nous sommes fatigués. Donnons la chance à une jeunesse consciente, soucieuse de son devenir.

  8. tourkou wili

    bjr j,ai suivi avec bcp d-interet, les interventions des tchadiens sur la toile, par rapport au choix des ministres. tout recemment certains malhonnetes ont critique sauvagement et aveuglement le decret portant nomination des cadres au ministere de l,enseignement superieur. pourquoi cette animosite a l,egard des cadres du pays? celui qui a divise le pays en deux 02 ,nord.sud et musulman chretien c,est bien facho etienne, ministre de l,enseignement primaire. sa proposition de nomination des cadres dans son ministere, est une insulte pour notre pays. donc, chers freres il faut etre objectif avec nous meme et avec les autr

  9. farel

    oufff comme nous vivons tjrs à l’age de pièrre taillée, il n’est pas de leur faute. Nous aimons tant parler mais pour ne rien dire. Moi je pense que le changement ne doit pas passer par tt ce critiques mais par la reconciliation parceque itno est une famille pas une ethnie ni même un village, et si nous tous main dans la main sans distinction de…………..cette clic partira. et ce beau village avancera mais cette fois sans les gens de mauvaise foi

    pr la nouvelle generation je dirai qu’il reste un travail a faire parceque c’est l’ancienne qui nous a éduqué c pour cela que certains d’entre nous sont plus betes que le mot même. il y a lieu a reéduqué la jeunesse en lui inculquant les valeurs de la fraternités et l’humanités une fois ces travail reuni le TCHAD avancera