Le président Bozizé espère qu’Eufor "gênera" les rebelles centrafricains – Afp

Le président centrafricain François Bozizé attend notamment de la force européenne Eufor, qui doit se déployer prochainement au Tchad et en Centrafrique, qu’elle « gêne » ses propres rebelles, actifs dans le nord du pays, a-t-il déclaré au quotidien Le Monde, daté de mardi.

M. Bozizé souhaite, dans cet entretien au journal français, qu’Eufor « rassure les populations locales, stoppe l’afflux des milliers de réfugiés venus du Darfour qui s’installent chez nous – aussi bien les civils que les rebelles armés -, et qu’elle gêne les rebelles d’origine centrafricaine qui s’agitent » dans le nord-est de la République centrafricaine.

Depuis 2005, le nord de la Centrafrique, où sont présentes plusieurs rébellions, est plongé dans l’insécurité.

Eufor, force de l’Union européenne (UE) sous mandat de l’Onu, a notamment comme mission de sécuriser les camps de réfugiés du Darfour installés au Tchad et en Centrafrique, deux pays limitrophes de cette province occidentale du Soudan ravagée par la guerre civile.

Les premiers éléments de cette force, qui devrait compter à terme 4.300 hommes, devraient se déployer en novembre.

« Le déploiement de 500 à 800 hommes est prévu » en Centrafrique, a indiqué M. Bozizé. « Mon pays n’a pas les moyens de contrôler ses frontières alors qu’existe une menace venue du Darfour sous la poussée islamiste », a-t-il poursuivi.

Le président centrafricain a affirmé ne « plus avoir de problème avec le régime soudanais » d’Omar el-Béchir. « Ce sont les rebelles venus du Darfour qui me posent problème », a-t-il dit.

Le Darfour est en proie depuis février 2003 à une guerre civile qui a fait, selon l’Onu, environ 200.000 morts et déplacé plus de 2 millions de personnes, dont plus de 250.000 réfugiées au Tchad.

Interrogé sur les graves exactions dont est accusée l’armée centrafricaine dans le nord du pays, M. Bozizé a assuré que « le problème était réglé ». « C’est vrai qu’il y a eu des dépassements dans nos rangs (…) nous y avons mis bon ordre », a-t-il affirmé, tout en accusant l’organisation Human Rights Watch (HRW) d’avoir été « manipulée ». « Ils ont pris pour argent comptant ce que raconte l’opposition, sans nous contacter », a-t-il dit.

L’armée centrafricaine est accusée, dans un récent rapport de Human Rights Watch (HRW), d’avoir tué depuis mi-2005 des centaines de civils, incendié plus de 10.000 maisons et provoqué l’exode massif de populations dans le nord du pays.

Le président Bozizé, en visite à Paris, devait être reçu lundi par son homologue français, Nicolas Sarkozy.


Commentaires sur facebook