Tchad: rien n’a été fait pour appliquer l’accord de paix (rebelles) – Afp
Les deux principales rébellions tchadiennes ont affirmé vendredi à l’AFP que rien n’avait été fait pour l’application de l’accord de paix signé le 25 octobre en Libye avec les autorités de N’Djamena, précisant que le cessez-le-feu deviendrait caduc dimanche.
« Je pense que N’Djamena a oublié l’accord », a déclaré le président de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) Mahamat Nouri.
« Nous devions nous réunir à Khartoum pour étudier les aspects pratiques de son application, mais le gouvernement tchadien n’a pas envoyé de délégation », a ajouté le général Nouri, joint sur téléphone satellitaire depuis Libreville.
« Le 25 novembre, les accords de Tripoli deviennent nuls et le cessez-le-feu n’est plus en vigueur », a-t-il annoncé.
Le chef du Rassemblement des forces pour le changement (RFC) Timan Erdimi a également affirmé que « le gouvernement (avait) refusé d’envoyer une mission technique à Khartoum pour négocier les modalités d’application ».
« Rien n’a été fait. Le cessez-le-feu n’est plus en vigueur après le 25 novembre », a-t-il confirmé.
Les quatre principales rébellions de l’est du Tchad (l’UFDD, le RFC, l’UFDD-Fondamentale et la Concorde nationale tchadienne) ont paraphé le 3 octobre à Tripoli, puis officiellement signé le 25 du même mois à Syrte, en Libye, un accord de paix avec le gouvernement de N’Djamena.
Cet accord prévoit un cessez-le-feu, l’entrée des rebelles au gouvernement, ainsi que leur cantonnement « dans une période d’un mois à compter de la date de la signature de cet accord », en vue de leur désarmement ou intégration dans l’armée. Près d’un mois plus tard, aucune avancée n’a été enregistrée.
Le général Nouri n’a pas exclu de reprendre la « lutte armée » contre le président Idriss Deby Itno après dimanche.
De son côté, Timan Erdimi a assuré vouloir « faire preuve de bonne volonté » et attendre une « décision des médiateurs soudanais et libyens » sur d’éventuels nouveaux pourparlers.
« Idriss Deby ne veut pas de la paix », a-t-il toutefois estimé.
Lors de la cérémonie de signature, le 25 octobre à Syrte, le président Deby avait prévenu qu’il s’agissait du « dernier accord que le gouvernement tchadien signe avec une opposition » armée.
Les groupes rebelles, qui n’ont pas mené d’offensive d’envergure depuis de nombreux mois, avaient pour leur part manifesté une certaine méfiance, doutant de la volonté réelle de N’Djamena d’appliquer l’accord.