Tchad: pas de nouveau combat signalé dans l’est – Afp

Aucun nouvel affrontement n’était signalé samedi dans l’est du Tchad, où d’intenses combats ont opposé à trois reprises cette semaine l’armée aux rebelles de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD).

Selon des sources gouvernementales à N’Djamena, le calme prévalait samedi pour la deuxième journée consécutive entre les deux camps. « La situation est calme », a confirmé le secrétaire général de l’UFDD Abakar Tollimi, joint sur téléphone satellitaire depuis Libreville. « Nous restons chacun sur nos positions (près du massif d’Hadjer Marfaïn, à la frontière soudanaise), nous nous regardons en chiens de faïence », a-t-il ajouté.

Signe de cette accalmie, le président Idriss Deby Itno, qui se trouvait depuis le début de la semaine dans l’est du Tchad, près du front, comme souvent lorsque la situation est tendue, a regagné N’Djamena vendredi soir. Il a assisté samedi matin dans la capitale à un défilé militaire organisé à l’occasion du 17e anniversaire de son arrivée au pouvoir, mais n’a pas pris la parole. Idriss Deby a pris le pouvoir en 1990 en chassant par les armes son prédécesseur Hissène Habré.

Après trois intenses batailles en quatre jours face à l’armée dans l’est du Tchad, les rebelles hostiles au régime de N’Djamena s’en sont directement pris vendredi à la France et aux « autres forces étrangères », se disant « en état de belligérance » avec elles.

Les rebelles de l’Union des forces pour la démocratie et le développement (UFDD) reprochent à l’armée française d’avoir « survolé » leurs positions lors des combats qui les ont opposés jeudi aux forces gouvernementales près du massif d’Hadjer Marfaïn, à la frontière soudanaise. La France a déployé depuis 1986 au Tchad le dispositif Epervier, doté de 1.100 hommes et d’avions de transport, de reconnaissance et de combat.

Lors des offensives rebelles de 2006, l’armée française avait fourni du renseignement au Tchad, et depuis le début, lundi, de cette nouvelle crise, elle poursuit ses vols de reconnaissance.

« Dorénavant, l’UFDD se considère en état de belligérance contre l’armée française ou toute autre force étrangère sur le territoire national », a annoncé la rébellion dans un communiqué. « Nous mettons en garde l’armée française, dorénavant si elle nous survole nous allons tirer sur ses avions », a renchéri le secrétaire général de l’UFDD Abakar Tollimi, joint depuis Libreville, précisant disposer de « moyens antiaériens performants ».

Les rebelles accusent régulièrement la France de soutenir le président Idriss Deby Itno. Mais ils n’avaient jamais été aussi loin. En outre, la référence aux « autres forces étrangères » résonne comme une mise en garde à la mission d’environ 3.500 soldats que l’UE tente de déployer dans l’est du Tchad et le nord-est de la Centrafrique à l’initiative de Paris, principal pourvoyeur de troupes.

L’Eufor Tchad-RCA, retardée par l’insuffisance de moyens aériens, a reçu de l’ONU le mandat de sécuriser les camps de réfugiés soudanais qui ont fui la guerre civile au Darfour. « L’Eufor est une initiative de la France, c’est encore un moyen de soutenir Deby », a estimé le porte-parole rebelle Mahamat Hassane Boulmaye, joint depuis Libreville. Abakar Tollimi a nuancé ces propos: « Nous n’avons rien contre l’Eufor si elle ne vient pas soutenir Deby ».

Le président français Nicolas Sarkozy a assuré vendredi que les combats et les déclarations des rebelles ne remettaient pas en cause l’Eufor.


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