Tchad : Que cache Idriss Deby Itno ? – DW
Suite à la tentative présumée de déstabilisation du pays, au moins sept personnes ont déjà été arrêtées, dont des députés, des officiers et des journalistes.
Cela fait huit jours maintenant que le Tchad vit au rythme des arrestations. Dans la nuit du 1er mai, date à laquelle le gouvernement a annoncé avoir déjoué un complot visant à déstabiliser le pouvoir du président Idriss Deby Itno, des échanges de coup de feu ont fait six morts et plusieurs blessés. Depuis, sept personnes ont déjà été arrêtées, dont deux députés malgré leur immunité parlementaire. Outre notre confrère et correspondant Eric Topona, un autre journaliste, Moussey Avenir De la Tchiré, directeur de publication du journal Abba Garde vient d’être arrêté.
Selon Daniel Dezoumbe Passalet, leader de la société civile et président de l’Association tchadienne des Droits de l’Homme Sans Frontière, ces arrestations s’expliquent par le fait qu’Idriss Deby Itno veut museler les journalistes, l’opposition et la société civile.
Eric Topona, le correspondent de la DW, est emprisonné au Tchad Eric Topona, le correspondent de la DW, est emprisonné au Tchad
Selon certaines sources, il y a près de cinq ans que le Tchad n’avait plus connu une telle vague d’arrestations. Certains observateurs estiment donc que pour agir de la sorte, les autorités tchadiennes ont des intentions cachées : museler les différentes composantes de la société pour renforcer l’autorité du président et faire du pays un leader sur la scène régionale. Mais selon l’opposant Saleh Kebzabo, actuellement en Afrique du sud, cette perspective est utopique. Pour l’opposant, le Tchad étant un mauvais exemple en matière de démocratie, le pays ne peut donc pas prétendre à un quelconque leadership.
Depuis le début des événements du 1er mai, le président Idriss Deby en voyage dans le nord du pays, n’avait fait aucune déclaration. Cela fait maintenant deux jours qu’il est de retour à Ndjamena et depuis mercredi matin, il reçoit les partis politiques tchadiens.
Suite à la visite à Dakar du ministre tchadien de la Justice, Jean-Bernard Padarél, le blogueur Makaïla Nguebla, de nationalité tchadienne et vivant au Sénégal, a été expulsé vers la Guinée, dans la nuit du 7 au 8 mai. Les organisations de défense des droits de l’homme dénoncent une atteinte à la liberté d’expression.
Rappelez-vous des paroles de Alpha Blondy dans la guerre civile. Quand on monopolise le pouvoir et on l’utilise comme un moyen d’oppression et d’injustice sur le peuple, ça ne pourra qu’engendrer la guerre. Cette guerre qui finit toujours par des conséquences inimaginables pour tous. Mais ne dit-on pas qu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser les oeufs? Wait and see.
Debylité! Quand l’alternance par les urnes n’est pas rendue possible dans cette simulacre de democratie, on s’achimene ineluctablement vers un pareil coup de force pour changer le cours des choses. Ce n’est pas le coup de gueule d’hier, ce balbutiement d’un tyran qui a la trouille qui arreteront l’elan pris par ce peuple qui entrain d’etre opprimés. Cette vague d’arrestation inouie est la preuve qu’il ne peut pas y avoir opposition et liberté d’expression au Tchad. « Qui tue par epée perira par l’épée, » dit-on.